Auvergne-Rhône-Alpes, Ain (01)
Ceyzérieu, Église Saint-André
Édifice
Ceyzérieu était le chef-lieu d’un décanat du diocèse de Genève. Le nominateur-décimateur était le doyen de Ceyzérieu, puis, à partir du début du XVIIème s., le chapitre de Belley.
L’église Saint-André, qui semble dater dans son ensemble du début de l’époque gothique, reçut plusieurs chapelles latérales à partir du XVe s. ; aucune n’est mentionnée lors delavisitepastoralede1443,maisilyen avaitquatreen 1481 : la chapelle de l’Eucharistie (que l’on appela par la suite du Saint-Sacrement oudu Corps-Dieu) qui appartenait aux Forrat et auxVulliermier, la chapelleSainteAnne des seigneurs de Macognin, celle de Saint- André des seigneurs de Grammont et celle de Notre-Dame, de la famille Voutier. Un siècle plus tard, ces chapelles sont au nombre de huit, car aux précédentes, il faut désormais ajouter celle du Saint-Esprit, aux Voutier ou Vautier, celle de Sainte-Catherine des La Molière, seigneurs de Senoy (qui passa ensuite à l’abbaye de Bons), et enfin une autre à l’entrée de la nef, du côté droit, sans vocable ni patron. La configuration actuelle de l’église ne permet plus de situ er ces chapelles avec précision. D’ailleurs, seules deux d’entre elles subsistent, l’une sous le clocher, l’autre sur le côté sud de la nef ; on démoli t les autres au début du XIXe s. pour éviter leur restauration.
Dans son état actuel, l’église mesure environ 32 m de long sur 9 de large. La voûte s’élève à 12 m. La façade ouest, reconstruite en partie au milieu du XIXe s., est sans décors. La nef est voûtée sur des croisées d’ogives portant sur des demi-colonnes sans chapiteaux, interrompues à quatre ou cinq mètres au-dessus du sol ; elle comprend cinq travées éclairées par des fenêtres en lancettes (sauf dans la travée correspondant au clocher). Le chœur barlong est voûté lui aussi sur des croisées d’ogives aux branches très frustes (simple chanfrein) et reposant sur des demicolonnes interrompues à mi-hauteur comme dans la nef. Le mur absidial est percé d’un triplet, dont le sommet est en plein cintre : la médiane est légèrement plus haute que les latérales. Le chœur et la nef sont donc d’un style gothique assez primitif pour la région, que l’on pourrait dater de la fin du XIIIème ou du XIVe siècle. Sur le flanc sud de la nef s’ouvrent deux chapelles : l’une probablement du XVe s., assez petite, voûtée en plein cintre, et l’autre plus grande, avec voûtes d’arêtes, construite en 1845-1846, pour agrandir la nef, avec remploi d’un arc ancien. Au nord, on remarque des arcs murés qui ouvraient sur les chapelles disparues. La chapelle sous le clocher a perdu sa croisée d’ogives, mais il en subsiste les amorces, ainsi que les arcs formerets (simple cavet).
Le clocher, exemple rare de ces clochers antérieurs à la Révolution dans le Bugey, est remarquable par son bel appareil de pierre et par ses deux rangs de fenêtres en plein cintre, sur cordon : fenêtres géminées dans le rang inférieur et triplets au-dessus, sur chaque face. Il passe pour être roman, mais la porte ouvert e à la base serait plutôt de la fin de l’époque gothique (écusson bûché).
Saine Antoine est vénéré dans la chapelle sud de 1845. Il faisait l’objet d’un pèlerinage et de fêtes locales importances. Récemment on a découvert les restes d’une peinture murale extérieure, sur le pignon oriental de l’abside. Pour la réfection de la charpente et de la couverture de la nef et du clocher et pour celle des maçonneries des façades, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé 200 000 F en 1997 et 50 000 F en 1998.
P. C.