Corse, Haute-Corse (2B)
Castifao, Eglise Saint-Nicolas
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
L’église paroissiale de Castifao, placée sous le patronage de Saint Nicolas comme l’était jusqu’à la fin du XVIIIe siècle l’église d’Ascu et comme le sont toujours aujourd’hui les églises voisines d’Olmi Cappella ou de Felicetu, aurait été l’église pievane de Caccia, pieve devenue canton de Castifao en 1790.
On accrédite l’idée d’une construction de l’église au début du XVIIe siècle, mais selon la notice historique rédigée par M. Antoine Marchini en 2013, l’église actuelle résulterait de l’agrandissement à cette période d’un édifice plus ancien, daté selon deux sources différentes du XIIe siècle ou du XVe siècle.
Comme de nombreuses églises corses, l’église romane aurait donc été «modernisée» pour accompagner le mouvement baroque en pleine expansion dans l’île mais aussi dans toute l’Europe. Largement remaniée au cours du XVIIIe siècle elle a également été flanquée d’un clocher et de bâtiments abritant aujourd’hui la mairie.
L’église d’origine, d’architecture romane corse, était pourvu d’un couvrement charpenté, reposant sur deux murs gouttereaux parallèle. Au XVIIe, elle connaît des transformations baroques avec la création des autels latéraux et la réalisation des principaux décors. La charpente est alors remplacée par un couvrement voûté.
On peut supposer que les contreforts et les tirants aient été réalisées à cette époque, mais que leur efficacité était insuffisante. Au XIXe siècle, la façade Est a été décaissée pour la création d’une route. La suppression de terre qui avaient pour rôle de contenir les poussées a provoqué un déséquilibre de la structure.
L’origine romane de l’église Saint Nicolas peut être attestée par son plan rectangulaire à un vaisseau unique, son volume s’étant allongé et une voûte en berceau plein cintre ayant remplacé le couvrement charpenté d’origine. La simplicité de son plan et le fait que l’église n’ait jamais été pourvue d’une véritable façade baroque en font un édifice en apparence modeste mais qui renferme toute l’expression d’une école Corse de l’art baroque d’une grande richesse, à travers son maître autel en marqueterie de marbre, ses décors peints et de stuc des XVIIe et XVIIIe siècles et un ensemble remarquable d’objets liturgiques et d’oeuvres d’art.
Les décors peints de la voûte, plus tardifs, sont caractéristiques de l’art du XIXe siècle qui a vu l’enrichissement pictural de l’essentiel des églises de Corse par des ensembles de décors monumentaux.