L’église de Caours est un édifice à vaisseau unique de 28m de long. Le chœur en occupe le tiers oriental et se termine par une abside à cinq pans. Les pans obliques paraissent avoir toujours été aveugles, alors que le pan axial a été privé de sa baie lors de l’installation de l’autel baroque. Sa fenêtre, dont on distingue l’arc de couvrement émergeant au-dessus de la sacristie moderne, construite dans le prolongement de l’église, devait être comparable aux deux fenêtres des deux premiers pans de l’abside. Celles-ci se composent de deux lancettes en arc brisé redenté d’un trilobe épointé, sous un trèfle en éventail. La mouluration soignée des meneaux et des montants de la baie, la présence d’ un bandeau entre la baie et l’archivolte à sommiers horizontaux permettent de dater cette partie de l’église des environs de 1500. Le chœur était couvert d’une charpente lambrissée sur entraits. La nef est plus tardive, comme l’indiquent les fenêtres en plein cintre et les chronogrammes gravés dans la maçonnerie: 1628, à gauche de la porte latérale de la nef, 1757, sur une des baies au nord de la nef, 1763 sur le clocher. Un document émanant de l’abbaye de Saint-Riquier mentionne à la date de 1756 la démolition du pignon séparant le chœur de la nef, alors en construction. Deux culées, à multiples ressauts, encadrent au niveau inférieur du clocher un porche en plein cintre et un beffroi recouvert d’ardoises en partie haute. Les vestiges d’un décor peint de qualité remontant sans doute à l’époque baroque, mis en place au moment où furent installés l’autel et sa grande gloire au fond de l’abside, ont été dégagés sur les embrasures des baies de la nef et dans la niche en plein cintre qui surmonte à l’intérieur le portail ouest. Le badigeon intérieur couleur « beurre frais » a été par ailleurs préservé. Le fond bleu étoilé des trois pans de l’abside a été ravivé pour une meilleure mise en valeur du triomphe de la Croix dans sa gloire. La mise en peinture des entraits et d’une fausse corniche unifie le volume intérieur de l’église. La Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 90 000 F en 1998 pour la réfection des maçonneries de la nef et du chœur et pour celle de la toiture du côté nord de la nef.
D.S.