Centre-Val de Loire, Indre (36)
Buzançais, Chapelle du Prieuré Sainte-Croix
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
Description
Lorsque le Prieuré accueillait une communauté monastique, ses bâtiments se composaient :
– au nord de l’église
– à l’ouest d’un bâtiment correspondant au dortoir des chanoines
– au sud, d’un bâtiment correspondant au réfectoire
– à l’est, du rempart de la ville
– au centre, d’une cour et des cloîtres
L’ancienne église prieurale se compose d’une nef unique.
L’ensemble est couvert d’une toiture à deux pans, en ardoises avec un essentage en façade ouest qui résulte d’un remaniement effectué en 1993.
En façade ouest, le pignon comporte des corbeaux moulurés en pierre de taille, suggérant la présence antérieure d’un appentis côté Ouest. Une autre console se trouve au-dessus de la porte centrale et a pu servir de piédestal pour une statue.
La façade est percée d’une baie ogivale en partie supérieure, résultat de la campagne de travaux de 1993.
Sur la face intérieure, des traces de décor peint a été relevés pouvant représenter un pot de feu encadré de feux flammes, dont il a été suggéré qu’il évoquerait l’être suprême du culte voué à Robespierre.
La façade nord conserve les traces de 4 baies cintrées, partiellement murées et d’une arcature actuellement murée.
Côté sud, plusieurs bâtiments annexes sont toujours adossés à l’église.
Le chevet a été érigé sur l’ancien rempart de la ville. Un bâtiment annexe a été accolé au pignon lors de l’époque industrielle et reliée à l’église par un percement de passage en rez-de-chaussée.
D’origine, l’intérieur de l’église se composait d’un niveau unique. Deux niveaux supplémentaires ont été aménagés lors de la transformation de l’église en atelier industriel au XIXe et au XXe s.
La charpente d’origine, datée du XVe s., est en chêne de type chevrons formant fermes. Des traces présentes entre la 3e et la 4e ferme laissent supposer la présence antérieure de la flèche ou d’un clocheton.
historique
Fondé entre 1421 et 1429 par filiation probable du prieuré Sainte Croix de Caen et sur des biens concédés par le roi Charles VII, le prieuré Sainte Croix de Buzançais relevait de l’ordre des Croisiers, ordre de chanoines créé en 1211 par Théodore de Celles, chanoine de Liège.
Il comportait une église à simple nef ainsi que des bâtiments distribués autour d’un cloître pour l’hébergement d’une petite communauté monastique et l’accueil de ses hôtes.
Supprimé en 1779 par l’archevêque de Bourges puis vendu comme bien national à la Révolution, le prieuré et son église seront acquis par la municipalité pour abriter la première mairie de Buzançais.
Alors que les bâtiments autour du cloître seront plus tardivement transformés en habitations indépendantes, l’église et son petit bâtiment sud-ouest attenant connaîtront quant à eux plusieurs affectations successives : halles aux blés, poste aux chevaux puis atelier de lingerie et de confection, activité traditionnelle à Buzançais et qui se traduira, par l’entresolement de l’église en plusieurs niveaux d’ateliers dont les structures en charpente, quoique sensiblement dégradées, occupent encore aujourd’hui l’ensemble du volume intérieur.
A la suite de la cessation de l’activité de confection en 1983, les bâtiments occupés par celle-ci furent mis en vente par adjudication en 1984 puis acquis par l’association de sauvegarde du Prieuré Sainte Croix, qui y engagera certains premiers travaux de ravalement et de couverture, mais qu’elle ne put malheureusement poursuivre et mener à terme.
Le bâtiment a beaucoup souffert de cette interruption des travaux depuis de nombreuses années et les bâchages provisoires de toiture précédemment posés n’assurent plus désormais la réelle protection des charpentes anciennes avec le reste de leur lambrissage d’origine.
Cette grave situation de péril a amené la ville de Buzançais à se porter acquéreuse de l’ensemble en 2017 avec, comme premier objectif, pour ménager l’avenir et dans la perspective d’un futur projet de restauration et de réutilisation à usage du public, d’assurer le clos et le couvert et la mise en sécurité immédiate de ce précieux témoin de l’histoire de la ville.
D’après l’étude préalable réalisée par Carsten Hanssen, Claire Bourget et Gilles Lesauvege, architectes du patrimoine, pour l’Atelier 27.