Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Saint-Firmin, buste reliquaire
Mobilier
Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Blanzy (71) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2024. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.
La Commune
Situé à 18 kilomètres au nord de l’usine, Saint-Firmin est un village de moins de 900 habitants. Le bourg fut le siège d’un prieuré des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Le prieur Jean-Baptiste-Augustin de Salignac Fénelon affranchit le bourg en 1749, et fait rebâtir l’église et le presbytère.
L’oeuvre
L’habituel travail de récolement-prospection effectué par la Conservation des antiquités et objets d’art de Saône-et-Loire s’est intéressé en 1996 aux cantons du Creusot. Si elle a dû constater dans l’église de Saint-Firmin la disparition d’une peinture murale classée monument historique, elle a eu le bonheur d’y repérer plusieurs objets mobiliers dignes d’intérêt, parmi lesquels ce buste-reliquaire.
L’abbé Lacreuze, dans la note qu’il consacre au reliquaire disparu de saint Firmin dans les Mémoires de la Société Eduenne, date cet objet du XVIIIe siècle. Cette datation ne résiste pas à son examen qui ne peut que conclure à une plus grande ancienneté, grâce, en particulier, aux détails vestimentaires, tels la mitre, ornée d’orfrois et pierreries, ou la chape pourvue de deux logettes à reliques au niveau des épaules. Le réalisme du visage conforte la proposition du XVe siècle pour sa réalisation. A l’arrière du crâne, une charnière permet le basculement de la mitre et l’accès à une cavité contenant un fragment de la calotte crânienne du saint. Il est probable que la commande et la réalisation de cette sculpture ont accompagné celles de la châsse décrite par l’abbé Lacreuze. On peut établir un parallèle entre le traitement des reliques de saint Firmin et celui des restes de saint Lazare, à la cathédrale voisine d’aucun où le « chef » du ressuscité de Béthanie avait été installé dans la reliquaire spécial. Le terminus de 1488, donné par l’enquête du notaire Jean d’Aiguemorte, chargé par Antoine de Chalon, évêque d’Autun, d’enquêter sur le nombre et la réalité des miracles opérés au reliquaire de saint Firmin, vaut certainement aussi pour le buste-reliquaire.
La restauration
Le rapide classement Monument historique de cette oeuvre ayant permis de mobiliser les aides de l’Etat et du Conseil général de Saône-et-Loire pour sa restauration d’urgence, rendue nécessaire en raison de son infestation, cette sculpture a fait l’objet d’une désinfection en 1998. Elle attend encore aujourd’hui une restauration plus globale ainsi que la mise en valeur qui mérite sa représentativité de l’intense activité artistique en Autunois au XVe s., dans le sillage du mécénat de la famille Rolin.