Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Bussy-la-Pesle, Église Saint-Germain
Édifice
Église Saint-Germain. Le village a été bâti sur une villa gallo-romaine. Il tirerait son nom de buxetum, du bas-latin signifiant lieu planté de buis et du toponyme « pesle » (du latin pabulum), qui a donné pevle, pâturage en ancien français. L’église, fondée au VIIe s. et dont les biens dépendaient de l’abbaye Saint-Martin de Nevers, fut ensuite rattachée à l’agglomération voisine de Brinon-les-Allemands (en 1120). Elle ne redevint paroissiale qu’au milieu du XIXe siècle.
On ignore la date de construction de l’église qui paraît, du moins pour le chœur, du XIVe siècle. Elle fit l’objet, en 1781, de réparations dont on ne connaît pas l’ampleur ; mais en 1835, la nef dut être reconstruite dans l’urgence. Les plans et devis furent alors confiés à l’architecte Masson, conducteur-voyer pour l’arrondissement de Clamecy[1].
Située en contrebas d’un vallon, dans un paysage agreste, l’église est entourée d’un cimetière bordé de murs en pierres sèches, caractéristiques de la région. Elle est construite sur un plan barlong, orienté, composé de deux parties distinctes par la hauteur des toitures, qui reflètent aussi l’histoire du bâtiment : le chœur, datant de l’époque gothique est plus haut que la nef, construite, comme nous l’avons vu, au XIXe siècle. L’ensemble est précédé d’une tour de clocher-porche, de la chapelle des fonts baptismaux au nord et de la chapelle pénitentielle au sud. Une modeste sacristie a été accolée au chevet en 1883.
La tour du clocher, comportant deux niveaux éclairés par des baies en plein cintre, est surmontée d’un toit en pavillon couvert de tuiles plates. Les murs, à chaîne d’angles harpées, sont recouverts d’un enduit rustique.
L’édifice est épaulé par des contreforts, talutés pour le chœur, ou amortis par des chaperons pour la nef. Une corniche à modillons galbés en talon, règne sous l’égout de la toiture du chœur.
L’éclairage du chœur est assuré par une baie axiale à remplages flamboyants. Les quatre baies du chœur, celles de la nef et des chapelles latérales sont en arc brisé. La porte d’accès à l’ouest contraste avec le caractère médiéval de l’ensemble : à deux vantaux, avec une imposte à petits bois, elle est entourée d’un chambranle et surmontée d’une corniche aux moulures néo-classiques, caractéristiques de la période de transition de la seconde moitié du XIXe siècle. Le porche, situé sous la tour de clocher, communique avec la nef par une arcade en arc brisé et deux baies libres.
À l’intérieur, le chœur représente la partie la plus soignée : il est formé de deux travées, couvertes de voûtes d’ogives aux clés ornées d’une étoile. Les nervures, à moulures prismatiques, retombent sur deux piliers engagés, à chapiteaux feuillagés stylisés et dans les angles sur des culots aux représentations anthropomorphes. Un arc brisé, retombant sur des tailloirs, sépare le chœur de la nef, celle-ci étant couverte d’une fausse voûte en arc brisé. À gauche du maître-autel, une piscine présente un arc en accolade timbré d’un écusson étoilé.
Le mobilier consiste principalement en un autel majeur néo-gothique et en une clôture de chœur à colonnettes en bois. Cet ensemble est mentionné dans un devis de 1835.
Les travaux ont porté sur la réparation de la couverture du clocher en petites tuiles plates et la réfection des enduits, le nettoyage des encadrements des baies et des chaînes d’angle en pierres de taille. La Sauvegarde de l’Art français a participé à ces travaux en faisant un don de 3 000 € en 2008.
Bernard Sonnet
[1] On profita de cette opportunité pour reconstruire le mur du cimetière. L’adjudication eut lieu le 20 juillet 1835. Des travaux complémentaires furent effectués en 1839, quatre contreforts ayant été jugés nécessaires pour contrebuter les murs de la nouvelle nef. Le procès-verbal de réception définitive des travaux ne fut délivré qu’en 1840. En 1861, le clocher de l’église fut endommagé par un ouragan. On prévoyait, en 1881, de reconstruire la voûte du sanctuaire qui fut seulement confortée.