Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Buffières, Église Saint-Denis
Édifice
L’église Saint-Martin est citée dans le Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon entre 1112 et 1139 ; elle porte ensuite le vocable des saints Sébastien, Denis et Georges. Elle est régulièrement orientée. Son plan comporte une nef de quatre travées, flanquée d’un collatéral s’étendant le long des trois travées les plus orientales ; la travée de chœur de plan carré, surmontée d’un clocher, est flanquée au sud d’une chapelle convertie en sacristie, et elle ouvre sur une abside demi-circulaire.
Entièrement voûté, l’édifice présente des dispositions très habituelles dans les édifices romans du XIIe s. en Clunisois : voûtes en berceau brisé sur doubleaux pour la nef ; coupole octogonale aux arêtes très peu soulignées, reposant sur quatre arcs en plein cintre et sur quatre trompes dans la travée sous le clocher ; abside en cul-de-four, profilé lui-même en plein cintre. Les collatéraux, ajoutés au milieu du XIXe s. sous la direction de l’architecte André Berthier, sont voûtés en berceau brisé ; ils communiquent avec le vaisseau central par des arcades au profil brisé, percées adroitement dans les murs romans sous les arcs formerets. Hormis les ajouts du XIXe s. déjà cités, l’on peut reconnaître comme modification de la même période, la création d’un triplet, en place et lieu d’une probable fenêtre axiale dans la façade occidentale, et d’une baie s’ouvrant sur la façade nord de la travée du clocher. À l’époque gothique, remontent peut-être l’édification de la chapelle accolée à cette même travée, cette fois-ci au sud, et celle de deux contreforts d’angles disposés en biais de part et d’autre de la façade occidentale. Les dispositions de la travée occidentale de la nef montrent que seul le côté sud était muni de fenêtres, le côté nord étant aveugle, comme c’est souvent le cas dans de nombreux édifices romans de la Bourgogne du sud.
L’abside a conservé la quasi-totalité de ses dispositions, hormis deux des trois baies en plein cintre ; les fenêtres latérales ont été élargies par la rectification de leurs ébrasements pour apporter davantage de lumière. Elle est la seule, avec le clocher, à posséder un décor sculpté. Une arcature orne sa paroi intérieure : ses cinq arcs en plein cintre reposant sur quatre colonnettes s’appuient latéralement sur des pilastres sculptés. Le décor des pilastres est composé de cannelures et de tresses obliques, aux réserves pourvues d’un bouton floral et de rangées de carrés posés sur la pointe. Les corbeilles des chapiteaux s’ornent de feuilles simples dont certaines s’épanouissent en plusieurs lobes ou en thyrse. Les bases sont attiques ou parées de larges feuilles. Le répertoire de cette sculpture est tiré directement des modèles clunisiens, dont l’église tout entière semble avoir subi l’influence. Le cul-de-four de l’abside, délimité à sa base par une corniche, est orné de peintures murales. Deux campagnes sont actuellement décelables grâce aux travaux de dégagement opérés récemment. Un décor roman, au thème bien connu du Christ en gloire entouré des quatre symboles des évangélistes, a été repris ultérieurement.
Le clocher, de plan carré, est composé d’un premier étage très élevé, éclairé d’une simple baie en plein cintre sur chaque face, et d’un étage, abritant le beffroi, en fort retrait, percé sur chaque face de baies géminées. Une couverture pyramidale en laves très peu élancée couronne l’édifice.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 7 500 € en 2005 pour la réfection de la toiture en laves de l’abside.
Jean-Denis Salvèque.