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Le bourg de Brosses s’est développé au fil des siècles en deux lieux, laissant à l’écart aujourd’hui l’église Saint-Andoche qui se trouvait autrefois au cœur de l’ancien village, le long de la route d’Auxerre à Vézelay. Mentionné au XIIe s. (Brocia), il relevait de l’abbaye cistercienne de Pontigny, puis au XVe s. de la cure de Châtel-Censoir.

L’édifice est construit sur une pente, à flanc de coteau, ce qui entraîne des différences de niveau sensibles entre les côtés nord et sud. Il est composé d’une nef à vaisseau unique reconstruite au XIXe s., d’un chœur pentagonal du XVIe s., complété au nord par un clocher et une chapelle, dite ancienne sacristie.

On accède à la nef par un portail encadré de pilastres plats et surmonté d’un fronton simplement mouluré. Elle est rythmée par des pilastres toscans en deux travées qui sont éclairées de chaque côté par une baie en plein cintre et qui sont couvertes d’une voûte d’arêtes : c’est l’œuvre d’un architecte d’Avallon, Edme Tircuit, vers 1825. Le chœur, surélevé de deux marches, comprend une travée droite et une abside à trois pans. Des piliers fasciculés à moulures prismatiques sont engagés dans les murs et supportent, sans l’intermédiaire de chapiteaux, les nervures des voûtes complexes, faites de liernes et de tiercerons, dont les intersections ne sont pas marquées par des clés. Les baies percées dans le chevet sont à lancettes trilobées surmontées d’un réseau de soufflets et de mouchettes, sauf la fenêtre d’axe composée de trois lancettes en plein cintre surmontées d’une grande rose à huit lobes. Toutes ces caractéristiques, ainsi que la corniche, au côté sud de l’entrée du chœur, sculptée de deux figures tenant un écu lisse, trahissent une date assez avancée dans le XVIe siècle.

Au flanc nord de l’église, la tour du clocher de plan carré a été rehaussée et couverte d’une flèche d’ardoises à quatre pentes en 1810. Enfin, dans la première travée du chœur, toujours du côté nord, une porte en accolade donne sur une petite chapelle rectangulaire, à demi enterrée. Sa voûte d’ogives prismatiques, plus simples que celles du chœur, retombe sur quatre culs-de-lampe sculptés de motifs caractéristiques du XVIe siècle (dragon, ange tenant un phylactère…). Si elle est signalée comme sacristie depuis le XVIIIe s., elle évoque plutôt, par sa position et sa structure, une chapelle seigneuriale.

Dans les murs du chœur ont été remployés trois bas-reliefs allégoriques de la Renaissance (la Force, la Foi, l’Espérance), provenant du village de Fontenilles. On remarque un grand tableau du XVIIe s., restauré récemment, représentant une Annonciation entourée de prophètes.

La première tranche de travaux a permis de reprendre la charpente et la couverture de la nef, ainsi que le mur de soutènement au sud-ouest de l’église. La Sauvegarde de l’art français a apporté son soutien par une aide de 8 000 € en 2008.

Lydwine Saulnier-Pernuit

Le projet en images