• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Située dans la partie granitique du département, l’église Saint-Pierre, aujourd’hui paroissiale, est une ancienne vicairie perpétuelle (de Brilhaco) qui dépendait d’un chapitre collégial du lieu et fut réunie à l’abbaye limousine du Dorat vers 1400. Elle conserve une partie de son gouttereau nord en moellon avec des petites fenêtres sous linteau échancré, vestige d’un édifice charpenté à nef unique de la première moitié du XIe siècle. L’ensemble, repris et voûté à la fin du XIIe s., et au début du siècle suivant pour  la travée occidentale et le portail, a reçu alors d’épais et larges contreforts plats appareillés. La nef de trois travées sous berceau brisé est divisée par des doubleaux que reçoivent des colonnes engagées sur dosserets, lesquels portent une arcature latérale aveugle en plein cintre à l’intérieur de chaque travée, sauf à la travée ouest, plus longue, qui comporte deux arcs par face. À l’est, la travée sous clocher, que rétrécissent de faibles décrochements latéraux, est voûtée d’un berceau également brisé percé d’un trou pour la cloche. Ce berceau est soutenu à l’ouest par un doubleau brisé à double rouleau porté par des colonnes sur dosseret, et à rouleau simple du côté de l’abside. Cette dernière, précédée d’une travée rectiligne en berceau brisé, est très sobre ; elle est composée de trois pans, éclairés chacun d’une fenêtre médiane, et voûtée en cul-de-four. Le mur ouest, dépourvu de porte, est éclairé par une fenêtre unique à réseau gothique.

Le portail ouvre au nord de la travée occidentale, dans un avant-corps plat encadré de deux gros contreforts, le tout en granit appareillé. Il est caractéristique des portes limousines du XIIIe siècle : très ébrasé, avec quatre voussures nues amorties d’un mince tore d’angle et séparées de colonnettes de même diamètre par de petits chapiteaux, tandis qu’un tore plus gros marque l’intrados d’une cinquième voussure.

Le reste des murs est en moellon, sauf les larges contreforts plats marquant les travées et l’abside nue à cinq pans d’appareil en granit sous corniche à petits cavets nus. Un clocher de charpente couvert d’ardoise la précède. Un bahut défensif très élevé et faiblement crénelé fait le tour de l’édifice.

En 2003, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 8 000 € pour des travaux de maçonnerie à l’extérieur, l’application d’un badigeon sur la voûte et la pose d’un paratonnerre.

P. D.-N.

 

Bibliographie :

J. Nanglard, Pouillé historique du diocèse d’Angoulême, t. III, Angoulême, 1900, p. 85.

J. George, Les églises de France. Charente, Paris, 1933, p. 50.

Le projet en images