Bricon, Église Saint-Pierre-ès-Liens

L’église Saint-Pierre-ès-Liens (26 m de long) s’élève sur le site de l’ancien château médiéval ; elle  domine le village et la vallée  entre Chaumont et Châteauvillain.

La partie la plus ancienne  de l’édifice est le chœur (une travée fermée par un chevet plat) et la croisée du transept qui le précède. Elle date de la deuxième moitié du XII^e s. et présente un couvrement sur croisées d’ogives. Les arcs est et ouest de la croisée reposent sur des pilastres décorés de chapiteaux massifs, d’esprit corinthien, à trois rangs et feuilles plates recourbées, qui sont très proches des chapiteaux de la cathédrale de Langres et donnent à cette partie de l’église tout son intérêt.

La nef et les deux bras du transept ont été reconstruits au début du XVI^e siècle. Le vaisseau central a été élargi au nord par rapport au vaisseau roman. Les nervures des voûtes (sur croisée d’ogives) des trois travées retombent en pénétration sur les piles circulaires qui séparent les trois vaisseaux. Toutefois les voûtes du vaisseau central sont un peu plus élevées que celles des vaisseaux latéraux, sans que, pour autant, des baies hautes aient été percées. Une toiture à deux versants recouvre ainsi l’ensemble de la nef. Ce type de construction qui se rapproche de l’église-halle se retrouve dans de nombreux édifices champenois du XVI^e siècle. Le clocher est aussi une reconstruction de la même époque. La flèche a cependant été reconstruite en 1880 et quatre gâbles ont été alors ajoutés. Le portail ouest et son porche ont été construits à la fin du XVIII^e siècle.

Dans le bras sud du transept est conservé le monument commémorant la fondation par le curé Claude Chrétien, de la confrérie du Rosaire, en 1651.

Les travaux ont permis de restaurer la charpente, de refaire toute la couverture en supprimant les tuiles  mécaniques, de consolider les maçonneries et de reprendre les enduits extérieurs.

La Sauvegarde de l’Art français a apporté pour leur réalisation, en 2001, une subvention de 30 490 €.

J.F.

Bibliographie :

Arch. dép. Haute-Marne, 2 O 537.

Conservation régionale des monuments historiques : dossier de recensement, 1987.

É. Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne, dictionnaire géographique, statistique, historique, Avallon, Paris,  1967, p. 90 (reprint  de l’éd.de Chaumont, 1858).

Abbé Ch. Roussel, Département de la Haute-Marne, dictionnaire historique des communes, Paris, 1992 (Monographies des villes et villages de France), p. 62 (1^re éd. : Le diocèse de Langres, histoire et statistique, t. 2, Langres, 1875).