Normandie, Eure (27)
Brétagnolles, Église Notre-Dame
Édifice
Bretagnolles est une agréable commune de la plaine de Saint-André à vingt kilomètres au sud d’Évreux. L’église Notre-Dame, entourée de l’ancien cimetière et du jardin du presbytère, domine le centre du village et la campagne environnante, ce qui lui vaut parfois le titre de « cathédrale du plateau » ou « cathédrale des plaines ». D’origine romane, elle dépendit d’abord de l’abbaye des Prémontrés d’Abbécourt à Orgeval puis, par échange, fut placée en 1237 à la demande de Blanche de Castille sous le patronage de l’abbaye de Maubuisson déjà détentrice de la baronnie de Bretagnolles.
De plan rectangulaire à vaisseau unique couvert en petites tuiles, elle conserve de la construction du XIIe s. d’étroites baies cintrées à la base du clocher et dans le mur nord de la nef en moellon ainsi qu’une corniche moulurée. Remaniée au XIIIe s. par le percement de fenêtres gothiques, elle a subi de nouvelles transformations deux siècles plus tard ; le chœur fut en partie reconstruit et le mur sud de la nef percé de nouvelles baies. Au XVIIe s., plusieurs ouvertures furent agrandies et un porche ajouté à l’ouest. Enfin, au XVIIIe, on accola au chevet une sacristie en moellons à chaînage de briques.
Au nord du vaisseau, le haut clocher à base romane a été surélevé au XIIIe s., ce qui a nécessité l’ajout de puissants contreforts. De grandes baies gothiques ornent le dernier étage de la tour qui a reçu au XVIIe s. une toiture quadrangulaire en ardoises surmontée d’un lanternon couvert de cuivre plombé.
Le porche de la façade ouest abrite un portail à cintre surbaissé du XVe s., encadré de deux robustes contreforts. Des vestiges de peintures murales ornent le mur-pignon.
À l’intérieur, la charpente apparente, où subsistent des traces de décor peint, repose sur une corniche et des chandelles posées à même le sol.
L’église renferme un somptueux mobilier notamment des boiseries du début du XVIe s., d’un style proche des clôtures des chapelles de la cathédrale d’Évreux, et des fonts baptismaux en pierre ornés de feuillages, abrités par un baldaquin en bois finement sculpté. L’autel majeur du XVIIe s. encadre une huile sur toile représentant la Présentation au Temple. Une statuaire de qualité, saint Jean-Baptiste, sainte Barbe, saint Michel, saint Antoine… complète ce mobilier.
Jusqu’à la fin du XIXe s., un escalier à vis gothique orné de panneaux sculptés du XVe s. permettait d’accéder au clocher. Après des années de débat et une autorisation ministérielle, il a été vendu en 1903 pour financer des réparations à l’église.
Pour des travaux d’assainissement, de restauration des maçonneries (en particulier pour consolider le clocher), et de couverture sur l’ensemble du bâtiment, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 20 000 € en 2012.
Serge Aubé