Bouvresse, Église Saint-Sauveur

Église paroissiale Saint-Sauveur, ancien prieuré. Il est presque certain que l’on fera un jour des fouilles dans le sol de cette élégante église du début du xvi^e s. afin d’y retrouver des témoignages de son lointain passé. L’histoire de ce célèbre lieu de pèlerinage est en effet des plus curieuses. À la suite d’une donation, un sanctuaire dédié au Sauveur a été établi en ce lieu par l’abbaye carolingienne Saint-Sauveur de Charroux fondée au diocèse de Poitiers en 769. Bouvresse demeura prieuré de ce grand monastère jusqu’en 1315, date à laquelle les Bénédictins en transférèrent la propriété aux évêques d’Amiens. Ceux-ci firent reconstruire entièrement l’église au temps de la Renaissance. La date de 1536 gravée sur les fonts baptismaux marque vraisemblablement l’année où les travaux furent achevés. L’appareillage des murs est en damier, la brique alternant avec la pierre ou le grès. Le décor du portail occidental, malheureusement mutilé, montre les figurations des évangélistes entourant celle de la Trinité de la nef et du chœur. Les voûtes, à liernes et tiercerons, sont élégantes mais fragiles. En 1950, un effondrement partiel de ces voûtes entraîna la fermeture provisoire de l’église. Un comité local, présidé par M. le conseiller général de Formerie, a déployé une activité d’autant plus méritoire que la commune ne compte que 172 habitants. Le renom du pèlerinage annuel, l’intérêt artistique de l’ancien jubé transformé en tribune, ainsi que des nombreuses statues et des bas-reliefs du xvi^e s. qui sont conservés dans l’église justifient la subvention de 100 000 F accordée en 1979 par la Sauvegarde.

Bibliographie. – Domart, Bulletin de la Commission archéologique de Beauvais, I, 1846, p. 55 et suiv. – A. Gellée, « Le pèlerinage de Saint­Sauveur à Bouvresse et à Formerie », dans Société académique de l’Oise, Compte rendu des séances, Beauvais, 1925, p. 29-31.

1. H.