Île-de-France, Essonne (91)
Bouville, Église Saint-Martin
Édifice
L’église paroissiale Saint-Martin de Bouville, autrefois Villiers-en-Beauce, a été sans doute détachée de Saint-Martin d’Étampes, tout comme les paroisses voisines de Puiselet et de Valpuiseaux. Elle était à la collation de l’archevêque de Sens. L’église primitive a été remplacée à la fin du xiie s. par l’église actuelle. Le texte le plus ancien qui la cite est l’acte de fondation, dans cette église, par Hugues III de Bouville et Marguerite des Barres, sa femme, d’une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, le 2 septembre 1313. Nul doute que la puissante famille des Bouville n’ait joué un rôle important dans sa construction.
Sa longueur totale est de 31 m. Elle comporte une nef de trois travées, accompagnée d’un bas-côté au Nord, tous deux couverts d’un berceau brisé de plâtre. Le chœur comprend deux travées voûtées, l’une d’arêtes, l’autre sur croisées d’ogives. Il est accosté d’un bas-côté, au Nord et au Sud, tous deux voûtés sur croisées d’ogives. Le chevet est plat. Le clocher carré et massif est formé de trois étages : le premier est aveugle, le second est percé, sur chaque face, de deux baies à l’arc légèrement brisé et au troisième étage, ne s’ouvre, sur chaque face, qu’une seule baie romane. Il s’élève au-dessus de la première travée à droite du chœur. Les colonnes et les piliers à colonnettes qui supportent les voûtes sont ornés de chapiteaux à feuilles plates se terminant en crosses, datables de la fin du xiie s. À l’Ouest, le portail d’entrée, dont l’arc est légèrement surbaissé, a pour seul décor une mince colonnette qui se poursuit, autour de l’arc, sous forme de tore et deux culots sculptés de masques grotesques. Un auvent le protège ; il est soutenu par des colonnes dont les chapiteaux à feuilles plates, très frustes, pourraient provenir de l’église antérieure. Les fenêtres sont modestes ; étroites et de formes variées : en plein cintre, en tiers point, oculi et même rectangulaires à la sacristie. L’église abrite un important mobilier : retable du maître-autel orné de beaux lambris de la fin du xviie s., autel secondaire avec son retable du xviiie s. et un ensemble de statues rustiques du xvie s. (Vierge, saint Jean, sainte Anne, saint Martin, sainte Barbe). Des fragments de litre funéraire ont été dégagés dans une chapelle. Cette église a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 2 août 1946. La Sauvegarde de l’Art français a accordé, en 1985, 20 000 F pour la réfection des toitures de la nef et du chœur.