Bournezeau, Abbaye Sainte-Marie du Gué de Trizay

Organisés autour d’une cour centrale qui correspond à l’aire de l’ancien cloître, les bâtiments de l’ancienne abbaye conservés sont l’église au nord, limitée aux parties orientales puisque la nef a été retranchée et aménagée en pressoir et cellier surmontée d’un grenier ; à l’est, l’aile conventuelle orientale avec la salle capitulaire et le passage vers le jardin, autrefois surmontée du dortoir, et enfin au sud le bâtiment conventuel sud avec la cuisine, l’office, la salle à manger, des corridors, un vestibule avec escalier conduisant à l’étage, une grande salle, une remise et la boulangerie, surmontés de cinq chambres à l’étage selon l’état du XVIII^ème siècle.

La fondation de l’abbaye remonte à 1137. Au cours de la seconde moitié du XVIème siècle, elle subit les dévastations des guerres de Religion. En 1564, elle n’abrite plus aucun religieux. Ils sont rétablis à Trizay par Guy Chevalier (1564-1577), chanoine de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers. Ils entreprennent la réfection des charpentes et couvertures des bâtiments abbatiaux. 

Mais en 1568, les bâtiments sont à nouveau saccagés et incendiés par Jean de Bejarry. En octobre 1571, l’abbaye procède à la vente d’une partie de ses domaines à la baronnie de Champagné-les-Marais afin de restaurer l’église. En dépit de ces efforts, l’abbaye ne se relèvera jamais.
Un siècle plus tard, en 1664 : l’abbaye en mauvais état n’est plus occupée que par un ou deux moines seulement. Les archives mentionnent la présence d’un moine unique en 1720.

En 1791, la suppression des congrégations religieuses vient clore définitivement l’histoire monastique de Trizay. L’abbaye est vendue comme bien national le 18 avril 1792 à Hanaël Jousseaume.
Abandonné au XX^ème siècle, le sanctuaire fut transformé en remise à usage agricole. La nef de l’église qui avait été transformée en cellier et pressoir vers le milieu du XVIII^ème siècle, devint une étable à vaches avec des mangeoires.
Vers 1850 : le clocher en ardoises de l’église est déposé.

Le 10 avril 1989, les vestiges de l’ancienne abbaye, à savoir l’ancienne église abbatiale ; les ruines de l’aile Est du bâtiment conventuel ; le bâtiment du XVIIIe siècle au Sud ; le sol de l’ancien cloître sont inscrits à l’inventaire Supplémentaire des monuments Historiques. En 2009, de nouveau propriétaires commencent à la restaurer et aménagent la partie occidentale de l’aile conventuelle sud.

Sources: Etude avant-projet, Patricia Jaunet, architecte du Patrimoine.