Normandie, Calvados (14)
Bourgeauville, Église Saint-Martin
Édifice
Les dimensions importantes de l’église de Bourgeauville attestent l’importance du village autrefois. Placé sous le vocable de saint Martin, l’édifice est orienté et en forme de croix latine, avec une nef unique de deux travées précédée d’une tour à plan carré et prolongé par un chœur de deux travées se terminant par une abside semi-hexagonale, masquée en partie par l’adjonction d’une sacristie au XIXème s. La partie la plus ancienne de l’église est la nef qui conserve une belle porte en plein cintre qui servait d’entrée au sud au XIIème s. et qui depuis a été obstruée. Le faux transept est formé de deux chapelles construites sur la dernière travée romane à la charnière des XIVème et XVème s. Quant au chœur, il a été complètement reconstruit au XVIIIème s., comme en témoigne une inscription de 1779 gravée sur l’arc triomphal. Les voûtes en plein cintre de la nef sont en bois blanchi à la craie. Celles du transept ont été remplacées par un couvrement en plâtre établi sur des lattes avec entraits. Chaque mur pignon du transept possède une large fenêtre à réseau gothique flamboyant. Celle située au nord, plus ancienne, pourrait avoir été percée au XVème s. La fenêtre ouvrant sur le pignon sud est formée de trois lancettes surmontées d’un remplage flamboyant. À l’extérieur, les murs latéraux sont ornés d’une corniche à modillons et d’un bandeau mouluré à mi-hauteur interrompu par les ouvertures percées aux XVIIème et XVIIIème s. Ils sont épaulés par des contreforts plats. Ceux qui flanquent les angles saillants du transept sont à ressauts.
Le pignon occidental a été inclus au XVIème s. dans une tour de taille impressionnante pour une modeste paroisse de campagne qui aurait sans doute dû porter une flèche en pierre. L’actuelle pyramide en charpente couverte d’ardoises est une réalisation du XVIIIème s. De plan carré, la tour est également flanquée de grands contreforts saillants aux angles. Elle possède quatre niveaux de bandeaux moulurés. Sur la façade sud, une fenêtre étroite trilobée est un vestige du XVème s. Afin de préserver cet intéressant édifice, des travaux de consolidation des structures se sont avérés nécessaires. La Sauvegarde de l’Art Français a participé pour la somme de 100 000 F en 1992 à la réfection des maçonneries particulièrement dans les parties hautes du clocher. Pour restaurer le remplage flamboyant de la chapelle sud, la Sauvegarde de l’Art Français a donné 70 000 F en 1994.
D. B