Nouvelle-Aquitaine, Creuse (23)
Bourg-d’Hem Le, Église Saint-Germain de Brioude
Édifice
Située sur une esplanade élevée, dominant un grandiose paysage boisé, l’église du Bourg-d’Hem, qui relevait de l’abbaye de Déols en Berry, forme un vaisseau unique de style gothique limousin encore marqué de traditions romanes. Elle comprend deux longues travées inégales couvertes d’un berceau brisé que souligne, à la base, l’habituelle moulure en quart-de-rond. La travée de l’ouest, plus longue, correspond aux deux tiers de l’édifice et forme nef. Deux colonnes engagées sur bases aplaties à griffes et chapiteaux à volutes ciselées supportant un doubleau carré, la séparent d’un chœur de morphologie identique percé, dans son chevet plat, d’une longue fenêtre très ébrasée à l’intérieur. Au nord et au sud de ce chœur, deux fenêtres en arc bombé entaillent la moulure en quart-de-rond. Á l’ouest du doubleau ouvre, par un arc brisé dans le mur nord, une chapelle rectangulaire ancienne, restaurée vers 1870, à voûte en berceau brisé très aplati. Au sud, une chapelle analogue et de mêmes dimensions mais non voûtée, a été bâtie entre 1880 et 1903 par le curé Chaput. Elles forment comme des croisillons bas.
L’extérieur, très séduisant par son appareil de grès rosé alternant avec un moellonnage de teinte semblable, offre la même simplicité que le dedans. Les murs latéraux ont conservé une partie de leur corniche chanfreinée que supportent des modillons à masques grossiers. Deux larges contreforts plats, soigneusement appareillés, raidissent les angles de l’édifice à l’est et à l’ouest. Entre ces derniers, une porte en arc brisé ouvre dans la façade nue. Sa modénature – deux voussures sous archivolte en chanfrein – et ses chapiteaux végétaux formant frise sont plus schématiques que ceux qu’on voit d’ordinaire aux portails des églises limousines du XIIIe siècle. Au-dessus, le mur sans ouverture se termine par un pignon aigu. Dans l’angle rentrant du contrefort méridional, un départ de nervures d’ogives, de facture plus récente, laisse seul penser qu’un haut porche a pu abriter le portail à la fin du XIIIe siècle. La toiture à deux versants, en tuiles plates, a été remarquablement réparée. En arrière de la façade s’élève un clocher octogonal en charpente, couvert de bardeaux comme la flèche aiguë qui le termine.
Pour participer à la restauration des maçonneries du chœur et de la couverture en tuiles de la partie est de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a versé 9 400 € en 2006.
Pierre Dubourg-Noves
Bibliographie :
L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 24-25.