Pays de la Loire, Maine-et-Loire (49)
Bouchemaine, Église Saint-Symphorien
Édifice
Bouchemaine est située à 8 km au sud-ouest d’Angers, le long de la rive droite de la Maine et de la Loire. On en trouve mention dans le cartulaire de Saint-Laud d’Angers en 1009. La première travée nord de la nef offre des restes de maçonneries de petit appareil de schiste qui témoignent d’une église au XIe siècle. Celle-ci, dédiée à saint Symphorien, résulte de plusieurs campagnes de construction. Elle se compose d’une nef unique moderne de trois travées que prolonge un transept saillant. Sur le bras sud du transept se dresse une flèche octogonale couverte d’ardoises à trois égouts superposés.
Au-delà de la croisée du transept, s’ouvre le chœur de deux travées, à chevet plat percé de deux hautes baies. C’est dans la première moitié du XIIIe s., vers 1240, que le chœur roman est reconstruit à l’initiative des chanoines de Saint-Laud. Au XVe s. intervient la reconstruction de la voûte de la croisée. Au milieu du XIXe s., la campagne de restauration menée par l’architecte Delestre modifie profondément l’édifice.
Jusqu’à cette époque subsiste la nef archaïque romane. Un dessin dû à Peter Hawke montre l’état vers 1840. Les murs gouttereaux de la nef furent surélevés par Delestre pour atteindre le niveau d’arase des bras du transept.
L’église offre une belle volumétrie, mais les extérieurs traduisent une grande hétérogénéité dans la construction. Des pignons aigus en pierre de taille de tuffeau surmontent le mur du bras sud du transept et du mur oriental du chevet. La reconstruction de la façade occidentale en style roman est concomitante à la surélévation de la nef. Le bras sud du transept est contrebuté par de hauts contreforts en pierre de taille et la fenêtre à remplage à deux lancettes de style gothique cohabite avec les vestiges d’une baie antérieure, disposition que l’on retrouve au bras nord. Incontestablement, l’élévation la plus impressionnante est celle du mur est du chevet, en maçonnerie de schiste, rythmé de trois anciens contreforts, épaulant un mur-pignon de la fin du Moyen Âge dissimulant une charpente à chevrons portant ferme.
À l’intérieur de l’édifice se distingue la voûte sur croisée d’ogives de la croisée du transept. C’est à la restauration du XIXe s. qu’appartient la reprise des quatre arcs doubleaux comme l’achèvement de la sculpture des chapiteaux en style néo-roman. Au-delà, le chœur offre un bel exemple de voûte angevine à nervures multiples. C’est une voûte bombée sur croisée d’ogives, constituée de quatre arcs diagonaux. Des liernes fragmentent les voûtains. Les clés sculptées sont à décor de têtes de chérubins, d’anges et les nervures prennent appui sur des chapiteaux à feuillages. La clé centrale porte la date de 1853.
Les travaux ont consisté à restaurer les parties hautes de l’édifice et les couvertures en ardoises posées aux clous. Ils ont pris en compte la réfection des arases, corniches et rondelis. Pour cette opération la Sauvegarde de l’Art français a accordé, en 2008, une aide financière de 15 000 €.
Pierre-Xavier Hans