Normandie, Eure (27)
Bosrobert, Église Saint-Pierre
Édifice
L’église de Bosrobert, dédiée à saint Pierre, était placée sous le patronage de l’abbé du Bec, dont la possession avait été confirmée en 1141 par l’archevêque de Rouen, Hugues d’Amiens.
D’origine romane, l’église fait l’objet d’une reconstruction au XVes. et sa dédicace a lieu le 5 septembre 1474, indication fournie par la plaque de dédicace encastrée dans un mur à l’intérieur de l’édifice. Quant au chœur, il est réputé avoir été reconstruit dans la seconde moitié du XVIIIesiècle. Divers travaux de réparation sont réalisés au XIXes., notamment des travaux intérieurs quelques années avant la mise en place, en 1904, d’un ensemble de verrières dues à Muraire.
L’église de Bosrobert est un édifice à vaisseau unique, situé dans l’enclos paroissial, entourée de son cimetière. Elle présente un plan rectangulaire, à pignons découverts, avec tour-clocher en façade occidentale ; l’ensemble est complété au chevet par une sacristie à pans coupés et est précédé d’un porche de charpente ou caquetoire.
Les élévations de la nef et du chœur sont réalisées, au-dessus d’un soubassement en moellons calcaires ou silex, en maçonnerie de moellons raidie par des contreforts à un seul glacis.
Le choeur de deux travées a été édifié en une seule campagne. Des contreforts jumelés sur l’angle épaulent le chevet : l’un au sud est doté d’un cadran solaire avec une inscription « JE HULBROT 1786 ». Les enduits anciens sont encore en place, notamment un enduit traditionnel au clou sur la face sud, et la petite tuile plate subsiste sur le pan nord de la toiture. La sacristie, également couverte en petites tuiles, avec son appareil brique et pierre très soigné date vraisemblablement de la première moitié du XVIIIesiècle.
La nef a connu plusieurs campagnes de percements, chacune ayant apporté son type de baie, les unes rectangulaires à chanfrein, les autres ogivales ou en lancettes, que l’on peut dater entre le XVeet le XIXesiècle. Seul le côté nord de la nef conserve ses enduits anciens, très dégradés.
L’examen de la façade occidentale montre la conservation de vestiges anciens, qu’il s’agisse d’une étroite baie romane, laissée apparente lors des travaux réalisés sur cette façade, dont l’encadrement en pierre de taille a été épargné lors de la mise en place d’un nouvel enduit en saillie et trop couvrant, ou encore la porte de l’église (décentrée vers la droite en raison de la présence d’un contrefort,) inscrite dans un arc ogival à fortes moulures gothiques, et dont les vantaux sont en plis de serviette. Cette façade, avec son pignon tronqué surmonté d’une tour- clocher de plan carré, a été profondément remaniée lors de la reconstruction du choeur et du clocher à la fin du XVIIIesiècle. Le porche en charpente, traditionnel en Normandie, a été reconstruit à l’identique.
Pour la restauration du porche, la Sauvegarde de l’art français a accordé 5000 € en 2007.
Élisabeth Wallez
Bibliographie :
Nouvelles de l’Eure, n°17, 1963.
M. Charpillon et abbé A. Caresme,Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, Evreux, 1867-1868.
Bases de données du département de l’Eure : conservation départementale du patrimoine et archives départementales.