Normandie, Seine-Maritime (76)
Bosc-le-Hard, Chapelle Saint-Eloi d’Angeville
Édifice
Devenue de nos jours une chapelle sur la commune de Bosc-le-Hard, l’ancienne église paroissiale d’Augeville – commune réunie à Bosc-le-Hard le 6 septembre 1813 – forme avec le calvaire et le puits adjacents un ensemble charmant au cœur du Pays de Caux. L’église est placée sous le vocable de saint Éloi. De plan rectangulaire et à chevet plat, l’ édifice, sans travées délimitées, semble, par son volume, remonter pour la plus grande partie à la fin du XVIème s. ou au déb ut du XVIIème siècle. Seul subsiste comme élément antérieur la porte romane percée dans la façade ouest dont les claveaux sont ornés d’un motif de pointes de diamant surmonté d’une corde. L’édifice a été restauré à plusieurs reprises : des baies avec encadrements de briques ont été percées dans les murs nord et sud , pour certaines dès le XVIIIème s., comme permettent notamment de le constater les huisseries subsistantes ; une sacristie a été édifiée contre le chevet (XIXème s.); des contreforts en brique ont été montés contre le mur nord pour éviter le dévers provoqué par le retrait des entraits du chœur (fin XIXème – début XXème s.). Quant au clocher d’ardoises qui couronne de façon heureuse le mur pignon ouest, il serait postérieur aux pérégrinations archéologiques de l’abbé Cocher qui en note l’absence lors d’un de ses passages. Mais ses bonnes proportions et le mélange des matériaux utilisés – grès, tuf et silex – confèrent un charme certain à la façade. A l’intérieur, la voûte lambrissée très endommagée révèle un état d’abandon d’autant plus regrettable que l’église renferme un mobilier non dépourvu d’intérêt : maître-autel en bois doré du XVIIème s. avec retable et toile représentant la Crucifixion, clôture de chœur servant d’arc triomphal et prenant son appui sur deux autels ornés chacun d’un médaillon peint, boiseries… L’identification d’un fragment de litre funéraire a permis de retrouver les armes de la famille Brossard. L’ensemble exigeait une restauration complète qui a été définie en trois campagnes. La première, pour laquelle la Sauvegarde de l’Art Français est intervenue à hauteur de 25 000 F en 1995, concernait le drainage, la consolidation des murs et la réfection de la charpente et de la toiture. Les campagnes suivantes s’intéresseront notamment à la restauration des huisseries et de la voûte lambrissée.
E. G.-C