Provence-Alpes-Côte d’Azur, Vaucluse (84)
Bollène, Chapelle Saint-Ariès
Édifice
Cette chapelle de pèlerinage est sous le vocable de Saint Ariès (Arigius), évêque de Gap au VIème s. Elle a succédé à une villa gallo-romaine qui a laissé de nombreux fragments de marbres, mosaïques, céramiques sigillées et des monnaies du Bas-Empire. Les parties les plus anciennes de l’édifice actuel doivent être de peu antérieures à 1183, date d’une bulle du pape Lucius III qui confirme des donations faites à l’abbaye de l’ile-Barbe. Sur une courte nef de 5,95 m de long sur 5,40 m de large, voûtée en berceau brisé, s’ouvre à l’est une abside semi-circulaire couverte d’un cul-de-four. Elle est éclairée par une étroite fenêtre en plein cintre ébrasée vers l’extérieur. Desservi pendant plusieurs siècles par des ermites, ce modeste oratoire fut abandonné au moment des guerres de religion. A partir de 1618, deux ermites remirent la chapelle en état. L’un d’eux, François Chouvet, avait placé sur l’autel une statue de la Vierge qui attira bientôt une foule de pèlerins venus demander les faveurs de NotreDame-des-Grâces, vocable que la chapelle a gardé jusqu’à maintenant. Le frère Chouvet entreprit aussi une série de travaux. Pour le logement des ermites et des prêtres il suréleva d’un étage l’abside romane. Il fit édifier le petit clocher que l’on voit encore ; enfin il doubla en longueur la chapelle ancienne et installa sur la travée neuve voûtée d’ogives une tribune. Les lauzes de la toiture ancienne furent remplacées par des tuiles canal. Ces aménagements se firent en 1635. En 1637, noble Antoine de Pons léguait une somme de 200 livres à l’ermitage. Le frère Chouvet commanda alors à Philippe Mézangeau, sculpteur de Bollène, un retable et son tabernacle, celui-ci encore conservé. Le 8 juin 1642, l’ermitage fut cédé aux pères Récollets qui y bâtirent un couvent aujourd’hui disparu. La façade de la chapelle subit quelques transformations dans la seconde moitié du XIXème s. En août 1976 des peintures ont été mises au jour sur la voûte de l’abside. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé 15 000 F en 1990 pour réparer la charpente et la toiture.
E. C.