Normandie, Seine-Maritime (76)
Bocasse Le, Chapelle Saint-Georges
Édifice
Ancienne église paroissiale de Valmartin-sur-Clères, la chapelle Saint Georges dépendait du doyenné de Pavilly ; elle était de fondation ancienne puisqu’elle figure sur le pouillé d’Eudes Rigaud (XIIIe s.) ; elle avait pour patron le seigneur du lieu qui fut en maintes époques le comte de Clères, déjà patron de l’église du Bocasse. La commune de Valmartin fut réunie à celle du Bocasse par ordonnance royale du 11 février 1824.
Isolée dans son bosquet de verdure, entourée de son cimetière, la chapelle jouit d’un site harmonieux, mais, si sa fondation est ancienne, elle a subi au cours des époques des restaurations qui la rendent composite.
Le plan, fort simple, se présente sous la forme de deux rectangles successifs, le chœur de moindres dimensions que la nef ; il est flanqué au nord d’une sacristie en appentis. L’accès de l’église se fait par un porche couvert d’ardoises, traité comme un ouvrage à colombages, évidé de son torchis et reposant comme beaucoup de constructions du pays de Caux sur un socle de pierres, mélange de grès et de silex, matériau utilisé également dans le reste de l’édifice où les blocs de grès, réservés aux chaînages d’angle, aux encadrements de baies ou insérés de façon insolite, alternent avec le petit appareil. Un clocher de charpente couvert d’ardoises couronne la nef à l’est. Le chœur constitue la partie la plus ancienne de la chapelle : le chevet a conservé deux baies étroites et élancées, au tracé brisé, qui se juxtaposent. La datation de cette partie de l’édifice remonterait au XIIe siècle. Mais le volume général témoigne d’ importantes reprises aux XVIe et XVIIIe s. ; à cette dernière époque, l’aménagement intérieur fut revu, ce qui permit à l’église d’accroître son patrimoine. C’est vraisemblablement à ce moment que le pignon découvert du chevet, à colombages dans sa partie supérieure, a été percé d’une grande baie, légèrement cintrée, au-dessus des deux ouvertures anciennes ; les fenêtres percées dans le mur gouttereau sud de la nef datent, semble-t-il, de la même époque. Enfin plusieurs interventions eurent lieu au XIXe s., comme les ouvertures à encadrements de briques.
La chapelle conserve un mobilier intéressant qui a fait l’objet de mesures de protection : sont inscrits à l’inventaire supplémentaire plusieurs statues ou groupes des XIVe et XVIe s., dont quelques œuvres d’art populaire, deux autels latéraux polychromes, un tabernacle de bois du XVIIIe s. ; figurent maintenant sur l’inventaire départemental des Antiquités et Objets d’art une bannière de la confrérie de Saint-Georges et un meuble de sacristie du XVIIIe siècle. Pour la réfection de la charpente et de la toiture de l’église, hormis celle du clocher restauré en 1995, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 50 000 F en 1996.
E. G.-C.