Centre-Val de Loire, Eure-et-Loir (28)
Billancelles, Église Saint-Martin
Édifice
Église Saint-Martin. Billancelles se situe en pays chartrain, à 5 km environ au nord de Courville. Le chanoine Delaporte (1879-1979), historien de la cathédrale de Chartres, archiviste diocésain et conservateur des objets d’art du département, a consigné dans ses notes manuscrites ses hypothèses sur l’histoire de l’église. Il a également décrit son mobilier. La nef, qui dessine un rectangle « de 60 pieds sur 30 » constitue la partie la plus ancienne de l’édifice ; elle daterait de l’époque romane. Couverte d’un lambris, elle n’aurait été épaulée à l’origine que par un contrefort, au nord et au sud ; seul celui du nord demeure.
L’édifice a été agrandi au XVIe s. vers l’est, par l’adjonction d’un chœur de deux travées et d’un chevet polygonal, très légèrement plus large que la nef.
L’église est précédée à l’ouest par un porche, sans doute tardif, qui abrite un joli portail Renaissance. Il se compose d’une porte en plein cintre qui s’inscrit dans un cadre rectangulaire dont les montants sont des pilastres surmontés de deux niches, vides. Il porte les dates de 1530-1540. Dans les écoinçons du portail figurent l’aigle de saint Jean et le lion de saint Marc. Le chanoine Delaporte a comparé ce décor à celui d’une porte du château de Fontaine-La-Guyon.
Les murs latéraux de l’église, construits en moellons de grison, sont scandés de contreforts tardifs, qui ont été restaurés en briques. La corniche qui les surmonte est construite, elle aussi, en grison, tandis que celle qui court autour du chœur est en bois. L’édifice est éclairé par des fenêtres en plein cintre, deux au nord, quatre au sud. Les pans nord et sud de l’abside sont percés de deux ouvertures, la baie d’axe a été condamnée. Les ouvertures ont été percées au XIXe siècle.
Comme le chœur, l’abside et le portail, la charpente date du XVIe siècle. L’intérieur de l’église est couverte d’un lambris, restauré, reposant sur des entraits anciens. À l’entrée du chœur, l’entrait supporte un Christ de Gloire.
Les fenêtres ont été garnies de vitraux à grandes figures du siècle dernier.
L’église possède un beau mobilier. Si l’autel ancien du XVIIe s. a disparu depuis longtemps, deux statues de saint Martin et de saint Louis accompagnent le retable placé dans l’abside. Trois tableaux du XVIIe s., dans des cadres de bois doré, figurent la Trinité, le Saint Sacrement, saint Martin évêque. Le martyrologe à volets date du XIXe siècle.
La Sauvegarde de l’Art français a participé en 2002 aux travaux de couverture de l’église et du clocher, et à la reprise de l’enduit extérieur, en allouant une somme de 18 000 €.
Fr. B.