Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Berlencourt-le-Cauroy, Église Saint-Sulpice
Édifice
Par son hétérogénéité même, l’ÉGLISE SAINT-SULPICE constitue un exemple particulièrement évocateur des sanctuaires ruraux de l’Artois, pour la plupart reconstruits à la fin du Moyen Âge sur des fondations pouvant remonter au XIIe ou au XIIIe s., mais relevés à plusieurs reprises entre le XVIe et le début du XVIIIe, à la suite de saccages commis par les troupes impériales et françaises.
Pierre Héliot, qui a pu identifier dans les parties basses de la façade de Berlencourt des vestiges d’époque romane, considérait que l’église actuelle ne devait pas être antérieure à la quasi-reconstruction qui suivit l’incendie causé vers 1545 par les troupes. À cette campagne de travaux doivent remonter les piles séparant la nef des collatéraux et les murs du chœur, dont les contreforts présentent des éléments mutilés de décor flamboyant.
Les derniers travaux d’envergure durent intervenir dans les années 1660 : les voûtes du chœur, restituées dans la tradition gothique, portent la date de 1666 et les armes de Pierre Le Roy, abbé du Mont-Saint-Éloi et collateur de la cure ; celles de la chapelle nord, datées de 1671, sont dues à l’intervention de Philippe Widebien, seigneur de Berlencourt.
Maintes fois reprise sans grand souci esthétique, la façade doit sa largeur à la présence de bas-côtés. La grande arcade en creux qui en occupe le centre supportait un clocher-mur disparu, remplacé par un gros clocheton en charpente, couvert d’ardoise.
L’ampleur de la nef, dont la voûte simulée en charpente est dissimulée par un lattis plâtré, contraste avec la modestie du chœur, dont les voûtes prismatiques, établies sur croisées d’ogives en pierre crayeuse, ne manquent pas d’élégance.
La Sauvegarde de l’Art français a participé à la restauration de la façade ouest, la réfection et le remaniement du coyau de la façade ouest, la restauration et la confortation du contrefort nord-est du chœur, l’achèvement du réseau enterré des eaux pluviales et la restauration de l’arc triomphal, en accordant un don de 20 000 € en 2013.
Philippe Seydoux