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Église Saint-Jean-Baptiste. Peu d’éléments antérieurs au Moyen Âge ont été repérés sur le territoire communal ; tout au plus peut-on signaler le tracé d’une voie antique reliant le Mans à Rennes. Un seigneur de Bannes, Hamelinus, est cité en 1090, attestant l’existence d’une structure féodale, et très certainement la présence d’un établissement paroissial bien avant la fin du XIe siècle. Bien que mentionnée pour la première fois en 1233 dans le cartulaire de l’abbaye de la Couture du Mans, l’église, encore entourée aujourd’hui de son cimetière, présente tous les caractères architecturaux permettant de lui attribuer une datation plus ancienne.

En plan, l’église se compose d’une courte nef, désaxée par rapport au reste de l’édifice, s’ouvrant vers un transept débordant, lui-même prolongé par un chœur formé d’une travée droite et d’une abside. Sur la face orientale de la chapelle sud du transept, un arc appareillé en grès roussard, visible à l’extérieur, laisserait supposer la présence d’une absidiole disparue. La croisée est surmontée d’une tour-clocher à toit en bâtière. Ce type de couverture se retrouve dans plusieurs églises alentour, conférant à ce secteur une spécificité architecturale.

La tour repose sur quatre arcades en arcs brisés. Au niveau supérieur, chacune de ses faces est percée d’une baie en plein cintre à double rouleau. Dans la tourelle de plan carré, située à l’angle formé par le mur sud de la nef et le mur ouest de la chapelle sud, se situe l’escalier d’accès au clocher.

La nef présente un appareillage fait de moellons de petit module disposés en assises régulières. Les fenêtres d’origine – deux sur le mur nord, une sur celui du sud en partie masquée par la tourelle d’escalier ajoutée postérieurement – permettent d’attribuer cette nef à la première moitié du XIe siècle. La porte occidentale en plein cintre, à double rouleau, est enserrée entre deux contreforts massifs.

Au XIIe s., toute la partie orientale de l’édifice fut reconstruite ; l’appareillage est moins régulier.

L’abside terminant le chœur est percée de trois baies à linteaux échancrés.

À l’intérieur se trouvent des peintures murales imparfaitement dégagées : sur le mur nord de la nef, sur les piliers de la croisée, sur les murs des chapelles. À la voûte du chœur, les enduits laissent apparaître l’aigle de saint Jean, le lion de saint Marc et l’homme de saint Matthieu, qui accompagnaient, à l’évidence, un Christ en majesté. Dans le chœur, on note la figure de saint Roch, à la croisée, sur les piliers, les figures en pied de saint Denis et de sainte Barbe, dans la chapelle sud, une Pietà. Ces représentations semblent dater de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. D’autres peintures sont à découvrir sous les enduits actuels.

Le chœur est garni d’un retable en tuffeau à colonnes de marbre dont la toile centrale représente le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste, copie d’après Mignard.

Pour la réfection de la charpente et de la couverture de la nef, de la maçonnerie du clocher et des abat-sons, la Sauvegarde de l’Art français a accordé  3 000 € en 2006.

Dominique Éraud

 

 

 

Le projet en images