Hauts-de-France, Oise (60)
Balagny-sur-Thérain, Église Saint-Léger
Édifice
Église Saint-Léger. Le village de Balagny était le but d’un pèlerinage auprès des saintes Brigide et Maure. Ces deux sœurs, d’origine écossaise, de retour d’un voyage en Palestine, auraient péri en Beauvaisis en 514 en même temps que leur frère Hipsadius et d’autres compagnons. Leurs restes étaient conservés depuis le XIIIe s. dans la chapelle du château voisin. Restauré en 1808, cet édifice fut détruit en 1839, et les reliques alors transférées dans l’église paroissiale. Celle-ci, hétérogène, mêle des parties romanes et gothiques. Elle fut restaurée au début du XVIe s. comme l’indique le remplage de la rose du bras nord du transept ; sa consécration remonterait seulement à 1522. Une imposante chapelle de style classique s’élève en symétrique, à l’emplacement présumé du bras sud. Malgré l’adjonction d’un porche néo-gothique disgracieux, la nef à vaisseau unique, élevée en petit appareil, conserve belle allure et de nombreux témoignages de l’époque romane, comme les baies en plein cintre qui en ajourent le flanc sud. La base du clocher pourrait remonter au XIIe s., alors que les parties hautes ont été fortement reprises. Le bras sud du transept est percé sous le pignon d’ une rose aux ébrasements à doubles ressauts chanfreinés qui pourraient remonter au XIIIe siècle. Le chœur date du XIIIe s., comme l’indiquent les grandes baies à meneaux qui l’éclairent. Celle du chevet comporte trois lancettes couronnées de trois oculi de mêmes dimensions dans le tympan, selon un schéma qu’on rencontre à Saint-Martin-aux-Bois. Les baies latérales plus étroites comptent deux lancettes sous un triangle incurvé redenté d’un trilobe. La chapelle sud abrite les reliques des saintes Brigide et Maure. C’est une construction soignée de plan carré de style classique mais voûtée d’ogives. Les côtés est, sud et ouest sont ajourés de larges baies en plein cintre subdivisées en triplets. À l’intérieur, les ressauts des angles accueillent des colonnettes qui reçoivent les quatre ogives diagonales de la voûte à huit branches. Une toiture à quatre pans en ardoise signale à l’extérieur cette adjonction à l’église médiévale. L’église conserve une statue de Vierge à l’Enfant du XVIe s., classée en 1908, et deux statues-reliquaires en bois polychrome de sainte Maure et de sainte Brigide. En 1999, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 40 000 F pour la restauration du mur ouest et de la voûte de la chapelle sud.
D.S.