Grand Est, Aube (10)
Bailly-le-Franc, Église de l’exaltation de la Sainte Croix
Édifice
L’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix, encore entourée de son cimetière, domine le village de Bailly situé au cœur de la forêt de Lentilles. Elle dépendait du diocèse de Troyes et était une succursale de la paroisse de Joncreuil. Elle fait partie d’un groupe d’églises à pans de bois construites au nord de l’Aube qui s’apparentent aux nombreuses maisons à pans de bois et torchis des villages environnants.
L’édifice, du début du XVIIIe s., se compose d’une nef de 17 m de haut, à collatéraux, terminée par une abside à trois pans. L’ensemble est couvert d’un plafond en charpente. Les quatre travées de la nef sont éclairées, au nord et au sud, par quatre fenêtres hautes rectangulaires. Dans le chœur, seuls les deux pans latéraux sont percés de baies. Une flèche en charpente couverte d’ardoises domine la deuxième travée de la nef de ses 26 mètres. La large couverture en tuiles canal des bas-côtés enserre la nef et vient couvrir le porche ouest. L’ossature en pans de bois de la nef est faite de sablières sur lesquelles reposent des poteaux à écharpes montant de fond délimitant les travées. Sa partie haute est rythmée par des croix de Saint-André. Celle des bas-côtés est composée de poteaux rapprochés. La structure de cet édifice a été relevée, en 1944-1945, par le Centre de recherches sur les Monuments historiques.
L’intérieur, non enduit, laisse apparaître sablières et poteaux. Le chœur est orné de boiseries et d’un retable classique à volutes. L’église renferme des fonts baptismaux du XIIe s., une Vierge de Pitié du XVIe s. et une statue de sainte Hélène classées au titre des objets mobiliers.
La préservation de cet édifice demandait quelques travaux de sauvegarde. Pour assurer la protection de la façade occidentale, exposée aux pluies, le bardage en tavaillon, en partie disparu, a été restitué. Un couvre-joint en écailles longues rappelle le rythme des pans de bois du pignon dont le sommet est protégé par un cartouche losangé constitué d’écailles alternativement pointues et arrondies. La partie basse de la charpente et de la couverture en tuiles canal des bas-côtés a été restaurée à l’identique, avec réutilisation de tuiles anciennes après nettoyage. Côté nord, certains éléments de l’ossature en bois ont été changés. Le coq du clocher, disparu lors de la tempête de 1999, a été remplacé. À l’intérieur, le pied de ferme entre les deuxième et troisième travées côté nord a été repris, de même que le torchis et le remplissage.
La Sauvegarde de l’Art français a participé, en 2002, à hauteur de 7 622 € à ces travaux de restauration effectués par la commune.
J. M.
Bibliographie :
Centre de recherche sur les monuments historiques : dessins nos 2413-2420, non publiés.
A. Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790, t. I, Langres, 1942, p. 74.
M. Beau, Essai sur l’architecture religieuse de la Champagne méridionale auboise hors Troyes, Troyes, 1991, p. 290.