Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Azy-le-Vif, Église Saint-Martin
Édifice
La petite église d’Azy-le-Vif, placée sous le vocable de saint Martin, dépendait de l’abbaye Saint-Martin d’Autun dans le diocèse de Nevers. Elle a été élevée au XIIème et au début du XIIIème s. et fait partie de la série des petites églises nivernaises couvertes en charpente, sans coupole centrale et à chevet plat. Elle était à l’origine dorée d’un transept qui disparut avant 1838 , ainsi que le montre un dessin de cette date. Il fut reconstruit ultérieurement. Un clocher de plan carré à un seul étage s’élève à la croisée. Il est percé d’une baie en plein cintre sur chacune de ses faces et couronné d’une courte pyramide en charpente reposant sur une corniche à modillons simples. La croisée du transept est voûtée d’arêtes et encadrée d’un arc en tiers-point à double rouleau, comme à l’église de Luceray. Cet arc retombe sur des piles à plusieurs ressauts couronnées d’une imposte biseautée. Les croisillons du transept, modernes, sont éclairés par des fenêtres en plein cintre placées très haut sous la voûte du berceau brisé. La nef unique est couverte en charpente malgré l’épaisseur des murs et l’étroitesse des deux baies en plein cintre qui l’éclairent. Celles-ci sont placées très haut. Le chœur à chevet plat, long de deux travées, est la partie la plus soignée de l’édifice. Ses voûtes d’ogives sont formées d’un gros tore et se croisent simplement sans ornement. Leurs nervures retombent sur des colonnettes en consoles à chapiteaux de feuillages. Ces voûtes sont sans doute parmi les plus anciennes de la Nièvre, la forme rudimentaire de la clé et l’absence de formerets semblent confirmer cette hypothèse. Le doubleau qui sépare les deux travées du chœur est sans mouluration et retombe sur des pilastres, également en consoles, à chapiteaux ornés de larges feuilles. Le chœur est éclairé par deux fenêtres en plein cintre forcement ébrasées. A l’origine, le mur du chevet est percé de trois baies en plein cintre, deux baies jumelles dans la partie basse et une baie sous la voûte. On rencontre régulièrement cette disposition en triplet dans les petites églises sans coupoles centrales du département. En 1951 Anfray signale l’existence de traces de peintures murales du XVIème s. représentant des bases de colonnades sous le tripler. Actuellement des personnages sont en cours de dégagement sur le mur du chevet. L’extérieur de l’édifice ne présente aucune ornementation et rien ne vient animer l’élévation des murs gouttereaux. L’édifice est construit en moellons enduits et seuls les angles des baies de la nef et du clocher et les angles de la façade ouest sont appareillés. Cette dernière est simplement percée d’un oculus dans le pignon. Deux tranches de travaux sont prévues pour restaurer cet édifice. Une première en janvier 1995 a fait l’objet d’une aide de la Sauvegarde de l’Art Français d’un montant de 60 000 F. Elle a permis la réfection des maçonneries du clocher et du versant sud de la couverture de la nef. Une seconde campagne devrait porter sur la restauration des enduits du transept et de la nef et sur la réfection du versant nord de la couverture de la nef.
J.M.