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Eglise de Saint-Pierre. Auvers, gros village situé à8 kilomètres de Sablé et de l’abbaye de Solesmes, est cité dès le XIème s. comme un prieuré dépendant de l’abbaye Mancelle de La Couture. Les textes semblent établir que sa fondation avait été favorisée par Guy de Laval puis par son fils, Hamon. La chapelle initiale fut remplacée au XIIème  s. par une église qui fut consacrée par Guillaume Passavent, évêque du Mans, ce qui permet de situer sa construction entre 1154 et 1187. Le prieuré, après une

relative prospérité au XIIIème   s., n’abrita  plus de prieur à partir du XVème  s., l’église faisant office d’église paroissiale, tandis que le prieuré en commande était transformé et agrandi : une partie du logis du XVIIème s. subsiste encore dans le prolongement du bras sud du transept.

De l’église du XIIème s. ne demeure que la nef, car le transept et le chœur furent reconstruits en 1866. La silhouette générale de l’édifice est fortement marquée par le contraste du volume modeste de la nef ancienne et de l’important massif oriental. Le plan est celui d’une croix latine à nef unique et transept. Les transformations du XIXe s. ont consisté à construire ce transept à l’emplacement des deux anciennes chapelles Sainte-Anne et Saint-Michel, à créer deux chapelles absidiales ouvrant sur les bras de ce transept et à reconstruire le chœur et l’abside. Pour mémoire, la chapelle Sainte-Anne servait de sépulture aux seigneurs du Plessis, celle de Saint-Michel aux seigneurs de la Panne.

Le clocher de l’ancienne construction a été conservé au nord, ainsi que la chapelle Saint-Pierre au sud, qui, adossée au prieuré, était réservée aux religieux. En plan, la base du clocher et la chapelle Saint-Pierre forment avec le nouveau transept une sorte de double transept. La façade occidentale est ornée d’un portail que l’on peut dater du  début du XIXème s., celui-ci est surmonté d’une fenêtre qui lui est sans doute contemporaine.

La nef est relativement étroite et allongée, ses maçonneries sont construites en petits moellons cubiques assises, avec des chaînages de grès roussard. Elle est éclairée au sud par trois baies en plein cintre et par deux baies au nord, qui ont été modifiées au XIXème   s. : certaines ouvertures hautes romanes qui ont été bouchées sont encore reconnaissables à l’extérieur du mur nord. Elle est couverte d’une voûte lambrissée à entraits apparents. La base du clocher est voûtée sur croisée d’ogives, d’un profil assez lourd.

L’intérêt de cet édifice réside dans l’important ensemble de peintures murales datant du XVIème s. qui couvrent les murs de la nef. Ces peintures ont été découvertes partiellement dès 1903 et le peintre Yperman fut alors chargé d’en effectuer des copies pour le Musée de Sculpture comparée. En 1948, elles firent l’objet d’un arrêté de classement, puis, en 1973, d’une étude par le Laboratoire de Champs-sur-Marne. On reconnaît plusieurs cycles, notamment : sur le mur sud, la Nativité et la Fuite en Égypte, ainsi que  la vie de  saint  Martin ; sur le mur nord, le Jugement dernier et le Sacrifice d’Abraham, ainsi que saint Jacques le Majeur et la légende de saint Hubert. Y figurent également de nombreux saints thaumaturges : saint Europe, qui guérissait de l’hydropisie, sainte Apolline pour les maux de dents, saint Avertin de Tours, pour les maux de tête, saint Généré, objet d’un culte populaire dans la région. On identifiait encore il y a une quarantaine d’années sainte Opportune, saint Julien de Brioude, saint Mammès, le « Dit des Trois morts et des Trois Vifs » et de nombreuses autres scènes.

Le mauvais état de la charpente et de la couverture a entraîné une altération des murs de l’édifice, notamment de ceux de la nef : la Sauvegarde de l’Art Français a accordé pour ces travaux une subvention de 60 000 F en 1997.

Fr. B.

 

Le projet en images