Île-de-France, Seine-et-Marne (77)
Aufferville, Église Saint-Martin
Édifice
L’église Saint-Martin se compose d’une nef plafonnée, de plan rectangulaire, éclairée de petites baies en plein cintre, prolongée par une travée droite de chœur, plus étroite, et une abside semi-circulaire, toutes deux voûtées : c’est la structure classique des églises gâtinaises du XIIe s., à laquelle s’ajoute ici une tour, qui flanque le chœur au sud. Le chœur montre un arrangement pittoresque. Comme à Arville, Boissy-aux-Cailles, Chenou et Mondreville, les parois sont animées par des arcatures en plein cintre. Leur particularité, ici, est que les arcades ont perdu leurs colonnettes ; au nord, les chapiteaux sont encore en place, tandis que du côté sud, ce sont les bases qui, retournées, font office de chapiteaux. Aucun document n’indique l’époque de la construction, mais le style des chapiteaux et des comparaisons avec les églises voisines permettent de situer le chantier vers 1130-1140. Le portail ouest, à en juger par la sculpture des chapiteaux et par l’archivolte en arc brisé qui circonscrit le tympan nu, doit être légèrement plus tardif (1150-1160 environ). Bien que de dimensions modestes, l’édifice dut ensuite connaître d’importants problèmes de stabilité, comme en témoignent les contreforts surdimensionnés ajoutés après coup au nord et à l’est. Le bas-côté sud est plus tardif. Les trois dernières travées, avec leurs ogives en amande et leurs colonnes coiffées de tailloirs à bec, remontent aux années 1220-1250. Les deux travées occidentales, voûtées sur croisées d’ogives prismatiques, ne datent que du XVe ou du XVIe siècle. La seconde travée conserve la trace d’une petite porte Renaissance, qui donnait accès au cimetière. La suppression de ce dernier vers 1865 a conduit à murer la porte, et le déblaiement des terres a entraîné un décaissement également sensible du côté de la façade occidentale, où il est racheté par un emmarchement à huit degrés.
Les tailloirs à bec des dernières travées du bas-côté, en forte saillie vers le vaisseau central, témoignent d’un projet de voûtement qui n’a jamais été réalisé. Ce vaisseau est aujourd’hui couvert par un plafond posé en 1913. Dans les combles se trouve une charpente moderne à fermes et à pannes (XVIIIe s.), pour laquelle les entraits d’une charpente médiévale ont été réutilisés. L’ensemble a été consolidé vers 1880, mais les pièces ajoutées pour cette opération surchargent et désorganisent les maçonneries, principalement dans le bas-côté.
En 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 13 720 € pour la restauration du bas-côté sud et la réfection du plafond de la nef.
Y.G.