Aubry-le-Panthou, Église Saint-Germain-l’Auxerrois

A l’écart du village, en bordure de la route départementale, l’Église Saint-Germain-d’Auxerre, entourée de son cimetière, se détache sur un paysage verdoyant au sud du domaine du château d’Osmond. Elle a été édifiée entre 1732 et 1736 sur des terres données par Guillaume d’Osmond, seigneur d’Aubry, aux dominicains d’Argentan.

Construite en une seule campagne de travaux, sur un plan allongé simple, l’église témoigne d’une grande unité de style. Son chevet abrite la sacristie. Les murs gouttereaux, dont la maçonnerie de moellons conjugue grison et roussard du Perche, sont régulièrement percés de fenêtres en plein cintre, à parement de calcaire, laissant généreusement pénétrer la lumière du pays d’Auge. Un massif clocher-porche, couvert d’un toit en pavillon surmonté d’un campanile, est accolé à la nef.

La couverture fit l’objet en 1843 d’une réfection complète : les tuiles du clocher furent utilisées pour réparer la nef, le clocher étant alors recouvert d’ardoises. En 1893, le clocher et son campanile furent démontés et réparés par Jules Caignon, maître charpentier à Vimoutiers, et Auguste Chartier, couvreur.

Le volume intérieur, d’une grande simplicité, est couvert d’une voûte de lambris peints. Les murs sont également dotés d’un décor de faux-appareil orné de motifs réalisés au pochoir.

L’église ayant été consacrée en 1738, les trois retables en bois ont été vraisemblablement exécutés autour de cette date. Le retable à ailerons du maitre autel est surmonté d’une copie de Van Dyck, une Vierge à l’Enfant avec donateurs, datée de 1864, entourée par les figures de saint Germain à gauche et saint Blaise à droite, signées de Léon Olivier et datées de 1862. Une plaque funéraire en fonte de fer présente l’effigie en relief de Mgr d’Osmond, évêque de Nancy, mort en 1829, attestant du lien profond entre la famille seigneuriale et la paroisse.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2015 une aide de 15 000 € pour la restauration de la maçonnerie, de la charpente et de la couverture en tuiles plates de l’église.

Servanne Desmoulins-Hémery