Arville, Église Notre-Dame

L’église paroissiale Notre-Dame est l’ancienne chapelle d’une commanderie de Templiers fondée dans la première moitié du XII^e s. et passée au XIV^e aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

L’intérêt de l’édifice se trouve accru par son appartenance à un ensemble architectural historique, celui d’une commanderie presque intégralement conservé : un porche monumental du XV^e s. entre deux tours, un corps de ferme principal pour l’exploitation et l’administration, une grange dîmière, un pigeonnier. Seul le logis des chevaliers a été détruit à l’époque de la Révolution.

L’église du XII^e s. s’apparente à nombre d’églises rurales de cette région du Perche et de la Beauce. Son plan est simple : une nef dont l’élévation est rythmée en quatre travées par des contreforts plats et se prolonge par l’hémicycle du chœur. Les fenêtres en plein cintre placées haut dans les murs gouttereaux manifestent l’intention de ne pas voûter de pierre.

Une voûte lambrissée s’inscrit dans la charpente dont les tirants portent les caractères des XV^e ou XVI^e s. débutant ; la pierre utilisée est un grès roussâtre, propre à toute la région et accentue le caractère rustique de la construction. Le trait le plus original de cette église consiste en sa façade occidentale : les deux puissants contreforts qui encadrent la porte sans décor, à double rouleau légèrement brisé, montent jusqu’au sommet du pignon où un grand arc supporte un clocher-mur  à deux étages. Cette monumentalité évoque l’architecture orientale.

L’intérieur a conservé un mobilier simple et chaleureux, des bancs, une chaire qui peuvent être de la fin du XVIII^e s. ou du début du XIX^e, une table de communion, un lutrin à aigle d’époque Restauration. Une partie du décor peint contemporain de la réfection de la charpente est conservée dans le chœur (faux appareil à l’ocre rouge, croix de Malte et M de la Vierge).

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une aide de 22 867 € pour aider à la restauration de la charpente et de la couverture.

Ph. Ch.