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Le site, de très ancienne implantation, comme en témoignent les nombreux vestiges gallo-romains retrouvés dans les alentours proches, est à maintes reprises qualifié de villa dans les sources au Haut Moyen Âge. Les revenus de cette dernière sont cédés en 669 par Chilpéric II à la cathédrale du Mans. D’origine priorale, l’église remonte à la fin du XIIe siècle. De cette période date l’admirable programme sculpté de la façade occidentale organisé en trois groupes, l’Annonciation et la Visitation, surmontés par la figure d’un cavalier, référence à l’empereur Constantin souvent utilisée sur les façades des églises de Charente et de l’ancien Bas-Poitou.

Au XIVe s., avec la réforme du diocèse de Poitiers et son démembrement par suite de la création de ceux de Luçon et de Maillezais (1317), Ardine accède au rang d’archiprêtré. C’est alors qu’est construite la puissante et massive tour du clocher, flanquée d’un escalier à vis, peut-être en lien avec quelques préoccupations défensives. Le groupe sculpté du cavalier disparaît en partie, sans ménagement, dans l’épaisseur des nouvelles maçonneries. Un siècle plus tard, l’église bénéficie d’une nouvelle campagne de travaux avec la création d’un bas-côté au nord et la reprise d’une partie du chœur. L’église est alors voûtée sur croisées d’ogives. De grandes fenêtres au remplage flamboyant viennent éclairer les vaisseaux.

Pendant les guerres de Religion, l’édifice est incendié et le sinistre entraîne, comme en de nombreux autres endroits, l’effondrement des voûtes de la nef puis celles du bas-côté nord qui n’étaient plus contrebutées. Seuls demeurent les piles à nervures engagées et les formerets. En dépit de la trace de ces destructions, l’intérieur de l’église se caractérise par de grandes arcades et un arc diaphragme au profil brisé dont la qualité du dessin et la finesse de profil des nervures confèrent une grande élégance aux volumes.

 

Malgré les efforts de la Contre-Réforme catholique, le prieuré s’engage sur le chemin d’un long et inexorable déclin : il est détruit sous la Révolution et de nombreuses pierres utilisées en remploi peuvent être décelées dans le village. En ce qui concerne l’église, les travaux du XIXe s. sont avant tout orientés vers des restaurations ponctuelles : charpente du clocher en 1812, nouveau beffroi en 1860, charpente de la nef en 1866, ensemble des contreforts, maçonneries du clocher. En 1902, un projet envisage de rétablir le voûtement et de rouvrir la baie d’axe, mais il ne voit pas le jour faute de moyens.       

Les travaux actuels pour la consolidation des maçonneries des façades sud et ouest de la nef (1ère tranche) et le drainage répondent à un besoin de sauvegarde signalé depuis de nombreuses années. Pour ce faire, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 6 000 € en 2012.

Élisabeth Caude

Le projet en images