Hauts-de-France, Aisne (02)
Any-Martin-Rieux, Église Saint-Médard
Édifice
Any, auquel Martin-Rieux a été joint au xixe s., est mentionné pour la première fois dans les Miracles de saint Thierry au vie s. C’était alors une villa placée au milieu de la forêt de Thiérache. En 673, la fille de Dagobert II, Irmine, en fit don à l’abbaye d’Oërin de Trèves. L’Église Saint-Médard remonte, pour les parties les plus anciennes, nef et clocher, à la fin du xiie s. ou au début du xiiie s. La façade occidentale est percée d’un portail dont le plein cintre retombe sur des colonnes garnies de chapiteaux à crochets. Au-dessus, s’ouvre une étroite fenêtre à double rouleau chanfreiné. Chaque chanfrein se termine par un bec orné d’un cordon transversal, du type dérivé de Saint-Yved de Braine.
La première travée du mur sud est couronnée extérieurement d’une corniche soutenue par des modillons sculptés. Les deux travées suivantes ont été reconstruites en brique et présentent moins d’intérêt. Une série de quatre arcs brisés, aujourd’hui murés, sur le mur nord de la nef, indique la présence autrefois d’un bas-côté. Ces arcs reposent sur des tailloirs moulurés soutenus par de grêles colonnes.
Le transept et le chevet de l’église datent probablement du xviie s. Le clocher s’élève contre le mur nord de la nef. Il s’agit d’un puissant massif carré, épaulé au nord par des contreforts. Divisé en trois niveaux par des larmiers, il est percé à l’étage supérieur par des baies géminées à l’exception de la face sud qui a été occultée par des ardoises.
La Sauvegarde de l’Art français a aidé par trois fois la réfection du gros œuvre : 10 000 F en 1987, 30 000 F en 1988, 15 000 F en 1991.