Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Anthien, Église Saint-Pierre-aux-Liens
Édifice
Anthien est mentionné dans les textes dès 864. La paroisse, citée au milieu du XIIème s., dépendait du diocèse d’Autun et de l’archiprêtré de Corbigny.
L’église, placée sous le vocable de Saint-Pierre-aux-Liens, remonte en partie au XIIIème siècle. A la suite de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion, elle subit destructions et remaniements. On sait, en effet, qu’elle dut être agrandie à partir de 1563 pour accueillir les catholiques chassés de Corbigny. En 1793, elle perdit sa grande flèche rasée sur l’ordre, dit-on, d’un certain Lagrange, agent municipal.
L’édifice actuel est composé d’un clocher-porche, rénové au XIXème s., d’une nef de trois travées, bordée de bas-côtés, d’un transept qui correspond à l’ancien chœur auquel le XIXème s. a ajouté un chevet pentagonal et deux chapelles formant les bras de transept. La voûte du porche, sous le clocher, est garnie de nervures prismatiques qui viennent se perdre dans les colonnes rondes engagées aux angles. Ce porche est éclairé au sud par une baie en tiers-point.
Un arc en ogive permet d’accéder à la nef dont les travées sont séparées par des arcs doubleaux. Les deux premières travées sont voûtées sur nervures prismatiques descendant sur des bases à facettes qui reposent sur des socles polygonaux. La dernière travée de la nef, un peu différente et plus ancienne que les autres, a une voûte sur croisée d’ogives qui sont profilées d’un tore avec filet. Les doubleaux en tiers-point de cette travée retombent assez maladroitement à côté ou sur des colonnes. Deux de ces colonnes, l’une au nord couronnée d’un chapiteau sans décor, l’autre au sud dont le chapiteau est orné de rosaces, semblent attribuables à une époque ancienne de la construction. Les chapiteaux des autres colonnes sont ornés de feuillages et de crochets.
Un cordon longitudinal règne au sommet des voûtes de la nef, interrompu par des clés de voûte décorées d’écussons dans les deux premières travées et d’une rosace dans la troisième.
Les bas-côtés sont couverts de croisées d’ogives à nervures prismatiques retombant directement sur le sol. Ils sont éclairés par des fenêtres en tiers-point, à doubles formes et remplage flamboyant.
Le carré du transept est voûté d’une croisée d’ogives et la clé est décorée d’une main. Les croisillons du XIXème s., couverts également de croisées d’ogives, s’ouvrent sur le carré par de grands arcs en tiers-point. Le croisillon sud est l’ancienne chapelle des seigneurs de Villemolin qui conserve le caveau de la famille de Certaines dont le blason orne la clé de la voûte.
Le chevet à cinq pans, éclairé par trois fenêtres en plein cintre, est également du XIXe siècle.
Une statue représentant un Christ en croix, bois peint du XVIIIème s., est le seul élément ancien du mobilier.
Pour la réfection partielle de la toiture, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé 38 000 F en 1997.
F. C.