Nouvelle-Aquitaine, Vienne (86)
Angles-sur-l’Anglin, Église Saint-Martin
Édifice
De fondation romane, liée à un site défensif remontant au Haut Moyen Âge doté lui-même d’une chapelle castrale placée sous le vocable de saint Pierre, l’église paroissiale, dédiée à saint Martin, est établie dans la ville haute et doit être distinguée des restes de l’abbatiale Sainte-Croix fondée au début du XIe s., située, elle, dans la ville basse. Cet établissement monastique relevait de l’abbaye bénédictine de Saint-Cyprien de Poitiers avant de passer sous la règle des chanoines réguliers de Saint-Augustin. De l’église, dont la construction avait débuté en 1175 et qui fut consacrée en 1192, il subsiste de très intéressants vestiges dont un beau portail à voussures à profil brisé.
Relevant de l’abbaye Sainte-Croix d’Angles depuis la fin du XIe s., l’église paroissiale a donc bénéficié du dynamisme impulsé par ces deux fortes présences, civile et religieuse, et sa construction est contemporaine de cette vague de campagnes de travaux entrepris au XIIe siècle. Cependant très atteinte par les guerres de religion à l’issue desquelles les murs de la nef doivent être repris, voire reconstruits côté sud, l’église subit un nouveau dommage, lorsque la foudre s’abat sur son clocher, le 5 mai 1657.
Au-delà d’une nef de plan rectangulaire de six travées, l’édifice développe un massif oriental composé d’une travée sous clocher dotée de part et d’autre de chapelles à absidioles et d’un chœur à chevet plat. Le transept et le clocher constituent les parties les plus anciennes de l’édifice.
De plan légèrement barlong, le clocher est une construction massive de pierre de tuffeau percée de deux niveaux d’ouvertures, de larges baies jumelées plein cintre au premier niveau, qui sont en partie murées et qui sont dominées d’une baie unique au second, alternance qui produit un heureux effet. Colonnes d’angle et corniche à modillons soulignant la séparation des niveaux témoignent du soin apporté à la réalisation.
Pour la restauration des maçonneries du clocher et la consolidation de la voûte en lambris, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € en 2012.
Élisabeth Caude
R. Favreau, Histoire du diocèse de Poitiers, 1988.
R. Favreau, Abbayes et prieurés du Poitou, 2013, p.60-61.