Île-de-France, Paris (75)
Paris, église Saint-Merry, ange tenant le calice
Mobilier
Ève Invernizzi et Cécile Cancel, étudiantes à La Sorbonne se lancent dans le sauvetage de ce bas-relief conservé dans l’église Saint-Merry (75).
Une ŒUVRE monumentale
Paul-Ambroise Slodtz (1702-1758) est un sculpteur français faisant partie de la dynastie des Slodtz. Parmi les frères Slodtz, Michel-Ange demeure le plus connu. Si ses oeuvres sont faciles à trouver à Paris comme à Rome, le travail de son frère Paul-Ambroise est plus rare et mérite d’être remis à l’honneur. Notre projet est en cela une excellente opportunité de redonner à l’oeuvre de Paul-Ambroise Slodtz toute l’attention qu’elle mérite.
Installé au-dessus d’un linteau de porte, l’Ange portant le Calice est une mise en image directe et saisissante de l’Eucharistie. Le sculpteur y met en scène un calice rayonnant de lumière, porté presque triomphalement par un ange d’une grande élégance. Slodtz joue avec les qualités plastiques du mur de pierre. En effet, si la tête de l’ange ressort fortement sur le fond, les nuages et les rayons, eux, se fondent avec délicatesse dans le plan de la paroi.
Le noble visage de l’ange interpelle, tout comme son aile gauche qui se déploie sur le mur. Cette aile est d’ailleurs comparable aux ailes de l’ange de l’Immortalité du tombeau de Languet de Gergy, réalisé par son frère Michel-Ange Slodtz, témoignant d’une parenté stylistique entre leurs œuvres.
Les effets lumineux sur la paroi et la maîtrise du clair-obscur, permis par l’éclairage zénithal, évoquent les procédés baroques utilisés par le Bernin, qui confèrent à l’ensemble un caractère presque fantasmagorique.
Cette œuvre d’une grande finesse d’exécution invite au recueillement. La vision triomphale du Saint Calice, recueillant le sang du Christ, est en adéquation parfaite avec l’espace sacré qu’est la Chapelle de la Communion.
L’église Saint-Merry
Fondée en 1500 dans un style gothique flamboyant, ignorant complètement l’architecture de la Renaissance, l’église Saint-Merry est un joyau architectural du 4ème arrondissement de Paris. Cette église située à proximité du Centre Pompidou est considérée comme étant l’une des “quatre filles” de Notre-Dame, et se voit parfois surnommée “Notre-Dame la petite”.
Elle connaît un regain d’intérêt dès le début du XVIIIème siècle, époque à laquelle elle se voit réaménagée et agrandie afin de pallier l’encombrement et au délabrement dont elle souffrait. À la fin de l’année 1733, la fabrique de Saint-Merry décide de la construction d’une nouvelle chapelle, la Chapelle de la Communion, située sur le flanc sud de l’église. Le chantier est confié à l’architecte du roi Germain Boffrand. Si ce dernier espérait confier la réalisation des bas-reliefs à Pigalle, c’est finalement Paul-Ambroise Slodtz qui est sélectionné pour ce chantier prestigieux.
Le projet de restauration
Le bas-relief a survécu aux actes de vandalisme perpétrés lors de la Révolution française. Les siècles passant, l’oeuvre s’est peu à peu dégradée. En 2024, il devient nécessaire d’agir afin de freiner la marche du temps et de préserver ce décor.
L’œuvre présente plusieurs désordres. Le relief présente une lacune, une pierre s’étant délogée en partie gauche. Le bas-relief est encrassé. Il a besoin d’un nettoyage approfondi, soit par gel, soit à la gomme, soit par vapeur d’eau. La pierre étant assez poreuse, le protocole de restauration devra en tenir compte afin que les produits utilisés ne pénètrent trop en avant dans la pierre. Un traitement sera aussi préconisé pour traiter les anciennes remontées de sel.
La restauration de l’Ange au calice aura lieu à la suite de celle déjà prévue de l’Ange tenant le livre de la Loi. Ainsi, grâce à vos dons, la chapelle de la Communion retrouvera son lustre d’antan !