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Église Saint-Eugène. Ce modeste édifice est situé sur une éminence dominant un vaste paysage. Le clocher qui la domine est la partie la plus monumentale et la plus sophistiquée de la construction : c’est un clocher-mur comme on en rencontre fréquemment dans le Midi toulousain, composé de deux niveaux percés de baies et cantonnés de pyramidions, qui s’achève par un fronton aigu. Les murs extérieurs de la chapelle, épaulés de contreforts pleins, sont construits en appareillage irrégulier à base de grès tendre, caractéristique de cette partie du Tarn.

Son édification peut se situer entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle. À cette époque, Saint-Eugène est une église paroissiale, desservant les hameaux alentour et dépendant du diocèse de Castres. La situation de l’édifice, isolé entre les villages d’Ambres et Montferrier, amena sa désaffection progressive : d’église paroissiale, Saint-Eugène devint chapelle, puis, en 1886, n’eut plus de chapelain. En 1987, l’édifice, en très mauvais état, est fermé. Entre 1991 et 1997, de nombreux pillages font disparaître la quasi-totalité de son mobilier liturgique, dont un bénitier en céramique verte de Giroussens.

L’intérieur de la chapelle obéit à la même austérité que l’extérieur : la nef unique s’achève par un chœur carré sans fenêtre d’axe. Quatre colonnes engagées à base sculptée scandent la nef, deux d’entre elles supportant l’arc triomphal qui la sépare du chœur. Celui-ci reçoit un traitement différencié de celui de la nef, destiné à mettre en valeur sa fonction liturgique : sa voûte en brique à croisée d’ogives est soulignée de nervures et d’une clef de voûte, tandis que la nef est couverte d’un lattis de bois enduit de plâtre. L’édifice ne comprend à peu près pas de décor, à l’exception du chœur, où nous trouvons une modeste peinture murale ornementale remontant visiblement au XIXe s., ainsi qu’une niche murale surmontée d’une accolade. Le sol de la chapelle est, comme souvent pour les édifices ruraux, en carreaux de terre cuite.

Les travaux menés grâce à la Sauvegarde de l’Art Français, qui a octroyé une somme de 3 659 € en 2001, ont permis de mettre hors d’eau cette chapelle abandonnée.

B.D.

Le projet en images