Albiez-Montrond, Église Saint-Nicolas

Au  XVIIème   s., la plupart  des villages de Tarentaise et  de  Maurienne ont rebâti leurs églises, les constructions antérieures n’ayant pas résisté aux rigueurs des hivers ou aux nombreuses guerres qui ont ravagé ces vallées. L’église paroissiale Saint-Nicolas est un bon exemple de ces simples  églises ou chapelles de montagne dont le volume se confond  avec celui  des  maisons du  village.  C’est un simple  rectangle  de 28  m  sur 8,75 m  sans  décor, à l’exception  du   portail ouest en tuf « bien taillé » d’après l’accord passé avec le  maître-maçon Anthoine Pich, du Val Sesia, le 9 juin 1674 par  les «  communiers » de Montrond. Les murs devaient être terminés pour la fin  de 1675.  Cependant, ce n’est que le 5 juillet 1677 que l’église sera consacrée par MB Berzet, évêque de Maurienne. La réalisation du riche décor peint du chœur, heureusement conservé, s’est prolongée encore  pendant quelques  années. Le maître-autel  et son retable (actuellement en instance de classement) ont  été  commandés en 1688 à Claude Borrelin de Saint-André  et à  Jean Symond de Bramans  qui sculptera aussi en 1693 le grand crucifix de la poutre de gloire.  Le  grand tableau au centre du retable est l’œuvre de Gabriel Dufour de Saint-Michel de Maurienne, peintre de  son  Altesse  Royale Victor-Amédée II. La  chaire et la table de communion sont aussi du XVIIème s. ainsi qu’une statue en bois polychrome de saint Bernard de Menthon, une Vierge à l’Enfant en bois doré, plusieurs tableaux dont une Vierge à l’Enfant de Jean-Baptiste Jomard (1689). Ce très bel ensemble est actuellement en danger en raison du très mauvais état de conservation de l’édifice. La petite commune de Montrond (61 habitants)  ne disposait que de faibles ressources ; sa réunion en 1972 avec celle d’Albiez-le­Vieux lui  permet d’envisager  les travaux  nécessaires  à  la sauvegarde  de l’édifice : révision de la toiture en tôle galvanisée, drainage et réfection des enduits. La Sauvegarde de l’Art Français a participé pour 80 000 F aux travaux en 1995. L’église Saint-Nicolas s’intégrera dans le circuit « Les chemins du Baroque » qui comprend dix-sept sites pour la Maurienne et connaît un grand succès.

E.C.