Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Ajat, Église Saint-Martin
Édifice
Ajat, mentionné dans le cartulaire de Cadouin en 1158 (Apsa-cum), est aujourd’hui une commune de 275 habitants. L’église Saint-Martin semble avoir été paroissiale et castrale à la fois. Elle passe pour être d’origine templière et peut être datée du XIIe s. et du XIIIe s., avec des remaniements tardifs (ouvertures des baies, etc.). L’église avait jadis trois travées, il n’en reste que deux. La première, aujourd’hui disparue, était attenante au château. Il semble même qu’un passage permettait de passer du château à la tribune de l’église. Le mur occidental, qui ferme la nef amputée, est donc postérieur aux murs goutterots. Les travées de la nef passent pour avoir été couvertes de coupoles en raison d’amorces qui prouvent au moins que l’édifice devait être voûté. Mais aucun texte ne nous a conservé la dace de cet effondrement. Le chœur à abside polygonale est voûté en cul-de-four. Il est décoré intérieurement d’une arcature composée de cinq arcades dont crois ouvertes (les ouvertures sont postérieures) et deux aveugles. Le sol intérieur a été surélevé et enterre les bases des piles et des colonnes.
Extérieurement l’abside a l’ allure d ‘une forteresse, elle domine le village en contrebas. Elle a été surélevée d’un bahut défensif dans lequel ont été ouvertes d’étroites fenêtres s’apparentant à des meurtrières. Le clocher à arcades, ménagé dans un mur-pignon rehaussé, s’élève au-dessus de l’arc triomphal. Le mur sud contenait un escalier, il était conforté par un ensemble de deux arcades retombant sur trois petits contreforts qui en augmentaient l’épaisseur. L’ensemble château-église est extrêmement pittoresque. Les travaux commencés en 1994 consistent en un drainage de l’église après sondages archéologiques. L’humidité due à la disposition des lieux et la présence d’un ancien cimetière au sud avaient conduit au cours des siècles à une élévation du niveau du chœur et de la nef.
La façade sud a été dégagée pour pallier ces désordres et pour permettre la mise en valeur des restes du cimetière médiéval. La Sauvegarde de l’Art Français a octroyé en 1994 une subvention de 30 000 F pour contribuer à l’ assainissement de l’église.
F. B.