Auvergne-Rhône-Alpes, Savoie (73)
Aillon-le-Jeune, Ancienne Chartreuse d’Aillon
Édifice
La chartreuse de Mont-Sainte-Marie ou de Notre-Dame d’Aillon, située dans la combe de Lourdens dans le massif des Bauges, est le seul bâtiment du XVIIIe s. subsistant dans cette contrée. Fondé par Humbert III de Savoie, comte de Maurienne et marquis d’Italie, le monastère reçoit de ce prince, en 1180, l’ensemble de ce qu’il possède sur le territoire d’Aillon. Entièrement détruite par un incendie en 1582, la chartreuse doit sa restauration au prieur Dom Fiacre Billard. Quarre cents soldats occupent les lieux en 1792, saccageant le couvent. Celui-ci tombe en ruine et sert de carrière aux maisons du voisinage. De l’ensemble de la chartreuse couvrant une superficie de 1 000 m2, il ne reste plus aujourd’hui qu’un corps de logis, long de 42 m et composé, côté cour, de deux niveaux de galerie. La partie inférieure comprend des arcatures en pierre en anse de panier ; elle est surmontée d’une galerie de bois. L’ensemble est recouvert d’un grand toit d’ardoises à force pente, soutenu par une charpente admirable. Les ateliers et les salles des étrangers occupaient, jadis, ce bâtiment. C’est par lui gue l’on pénétrait dans l’enceinte du couvent. Son portail d’entrée, d’aspect austère, en bossage et surmonté d’une niche, a été démonté et remonté dans l’actuelle église paroissiale. L’extension – peu fréquente – d’une aide de la Sauvegarde de l’Art Français à un bâtiment conventuel permet de mettre en valeur un témoignage de l’architecture cartusienne. Pour la mise hors d’eau et la réfection de la toiture, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1994 une aide de 50 000 F.
J.-F. D.