Occitanie, Hérault (34)
Aigues-Vives, Église Saint-Martin de Paguignan
Édifice
L’église Saint-Martin du hameau de Paguignan dépendait autrefois du prieuré augustin de Saint-Nazaire de Béziers. Elle fut utilisée comme église paroissiale jusqu’en 1900, date à laquelle elle fut remplacée par une église moderne, construite 50 m à l’ouest. C’est un édifice à nef unique avec charpente supportée par des arcs diaphragmes. Le chœur est voûté en berceau brisé. Un cimetière ancien entoure l’église, clôturé par un mur bas remontant probablement au Moyen Âge. Tombes et monuments funéraires font partie de la restauration générale du site, qui est remarquable : divers fragments antiques de marbre et deux colonnes, dont l’une est cannelée, indiquent que l’on retrouverait peut-être des vestiges d’un temple gallo-romain. L’ancienne table d’autel a utilisé un marbre antique comportant une inscription du ier s. après J.-C. Il est ainsi décrit par notre délégué régional, M. Roger Sicard : « Lorsque l’église de Saint-Martin le Vieux fut désaffectée, l’autel existant fut transporté dans la nouvelle église. Une ancienne table d’autel en marbre fut utilisée comme marche du porche d’entrée, elle y resta jusqu’au jour où M. Gondard s’en aperçut et la récupéra. Il s’agit en réalité de la partie droite (0,80 ´ 1,45) d’une dédicace, provenant d’un temple narbonnais dédié au 1er Auguste détruit dans l’incendie de 145. Elle exprime les remerciements de Cerealis duumvir quinquenalis et curateur du temple divin d’Auguste pour les succès qu’il a obtenus dans l’affaire du soulèvement des civitates (notamment Boïens, Aquitains, Bataves), succès matérialisés par le congrès de Reims (vers 70). Elle porte en outre en surcharge diverses croix et des graffitis que l’on dit identiques à ceux de l’autel dit de Rusticus à Minerve. »
L’édifice médiéval est de grandes proportions (20,30 m de long sur 8,80 m de large) pour un prieuré. Le débroussaillage et le nettoyage du site ont été effectués par le personnel municipal et l’association locale. La Sauvegarde de l’Art français a financé la totalité du devis pour la mise hors d’eau de l’édifice, soit 37 000 F.
Bibliographie. – Coitineau (Dom), Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, Mâcon, 1939, t. 1, col. 34. – Giry (G.), Les vieilles églises à chevet carré de l’Hérault, Rodez, 1953, p. 29.