Nouvelle-Aquitaine, Pyrénées-Atlantiques (64)
Ahetze, Eglise Saint-Martin
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
L’église est à nef unique suivie à l’est d’une abside semi-circulaire et flanquée au nord d’une sacristie très étroite. A l’intérieur, trois étages de tribunes à balustres supportant une tablette ornée de denticules se développent autour de la nef. Ces tribunes sont supportées par des poutres aux extrémités sculptées. Le choeur est légèrement surélevé et entièrement occupé par un retable. Les portes s’inscrivent à l’extérieur sous un arc plein cintre dont la clef porte la date de 1659 et qui s’appuie sur des piédroits formant pilastres qui se prolongent au-delà du claveau central de l’arc pour venir buter sur une corniche très saillante. Au-dessus, une niche abrite une statue de la Vierge et est surmontée d’un petit fronton triangulaire. La façade ouest est constituée par le clocher-mur. Aux abords de l’église se trouve l’ostaleria où descendaient les pèlerins.
L’édifice a subi de multiples transformations – modifications au cours du temps. L’église présente des baies médiévales sur sa face Nord, avec un probable réemploi d’une croisée en pierre avec coussiège au vue des dimensions de cette dernière, du chanfrein et de l’élévation. Au cours du XVIIe siècle, l’église est reconstruite.
Le XVIe et le début du XVIIe siècle sont des périodes de grands troubles dans le pays Basque français. De 1512 à 1530 se déroulent la guerre de partition de la Navarre. A partir de 1556, les guerres de religion sont particulièrement désastreuses sur le territoire des Pyrénées atlantiques. Ce dernier subit de nombreuses destructions notamment d’édifices religieux. Il s’ensuit une période de réorganisation complète, politique, religieuse et artistique. La contre-réforme redéfinit la liturgie sous le contrôle des autorités ecclésiastiques séculières et des représentants de l’administration française. Durant cette période de reconstruction, les caractéristiques régionales de l’architecture religieuse du pays basque vont naître. Un caractère structural commun aux églises basques est la séparation des hommes et des femmes durant l’office. Ainsi, des tribunes vont être aménagées en étages où les hommes prendront place, alors que les femmes se réunissent au rez de chaussée dans la nef. Ces églises ont en général une seule nef, elles reçoivent le plus souvent deux à trois étages de tribunes. Le chœur est généralement fortement surélevé avec la présence possible d’une crypte sous l’autel. Il présente des dimensions plus étroites que la nef. En général, un clocher porche s’installe sur le pignon Ouest et est indispensable pour protéger l’entrée des vents et des pluies. Ou alors, une disposition de clochers-murs en avant desquels un porche peut former un appentis. Ces caractéristiques font des églises basques un ensemble homogène et remarquable.
L’église d’Ahetze présente certaines de ces caractéristiques régionales particulières. Son mur nord est d’origine médiévale comme le montre ses baies hétérogènes jumelées avec arc en lancette antérieurs à la galerie. La face Sud a été reconstruite lors de la construction des tribunes et des galeries. Les baies sont homogènes et ordonnancées. Elles ouvrent chacune sur un niveau de galerie contrairement à celles du Nord qui ouvrent entre deux niveaux de galeries.
La charpente a subi de multiples purges, restaurations, renforcements, remplacements de pièces de bois. La charpente du chœur a été remplacé, probablement au cours du XIXe siècle. Les anciens entraits de fermes sont encastrés dans la maçonnerie et ont été sciés au nu intérieur du mur. Le mur clocher possédait un ancien édicule qui protégeait les cloches comme l’atteste la présence des corbeaux en pierre sur la face Ouest et Est du mur et les vues anciennes. Cet édicule a aujourd’hui disparu.
La sacristie a été accolée à l’édifice au début du XIX e s. Auparavant, un porche ou appentis devait s’appuyer sur ce gouttereau. La présence de corbeaux en pierre en quart de rond sur cette face Nord témoigne d’une telle disposition.