Île-de-France, Essonne (91)
Evry, l’Adoration des bergers de Simon Vouet
Peinture
Ce tableau a bénéficié d’un généreux mécénat du Crédit Agricole – Ile de France dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France pour sa restauration.
Simon Vouet : Maître français du XVII
Simon Vouet (1590-1649) est, en France, l’artiste le plus important de la première moitié du XVIIe siècle. Après quinze ans de formation italienne, son rappel à Paris par Louis XIII, en 1627, a été l’acte de naissance d’un baroque tempéré qui est devenu, durant deux décennies, le grand style français. À la tête du plus grand atelier de son temps, Vouet a développé ce style tant dans les décors des hôtels particuliers aristocratiques, presque tous détruits, que dans de grands tableaux d’autel dont beaucoup ont disparu ou ont été démembrés.
UNE Découverte inédite
Dans ce contexte, la découverte en 2017 d’un tableau inconnu de Vouet dans l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Evry, est un événement majeur. Dans une composition toute en diagonales stabilisée par une de ces imposantes architectures classiques chères à l’artiste, les bergers viennent assister, étonnés et émus, à la présentation par Marie de l’Enfant qui vient de naître. Les attitudes élégantes, les gestes maniérés, la fraîcheur des couleurs sont caractéristiques du peintre, tandis que l’Enfant représenté en petit blondinet potelé, et les doigts très effilés des femmes valent presque comme signature. Des touches de réalisme cru, dans la représentation de la chèvre ou de la musculature des bergers, rappellent par ailleurs les débuts de Vouet sous influence caravagesque. D’origine inconnue, mais présente comme maître d’autel de l’église d’Evry à la fin du XIXe siècle, cette œuvre est l’une des rares compositions religieuses du maître visible dans une église en France – il en existe trois autres à Paris, dont une seule a gardé son emplacement d’origine. Qu’une œuvre à ce point représentative d’un artiste prestigieux soit découverte fortuitement, dans un lieu dans lequel elle demeurait de façon anonyme depuis deux siècles, est un événement considérable, qui témoigne de la richesse encore sous-estimée des églises de France et de la méconnaissance de nombreuses œuvres qui n’ont pas la chance d’être étudiées au même titre que les œuvres de musées.
Vincent Lamouraux, élève conservateur du patrimoine à l’INP, spécialité musées
La restauration
La restauration a permis de traiter les déformations de toile, de combler le bord inférieur lacunaire, les bordures et les perforations par des incrustations de toile, de consolider les bords par des bandes de tension, de consolider le châssis, et de tendre une toile de doublage libre.