Accolay, Église Saint-Nizier

Église paroissiale Saint-Nizier.

La partie la plus ancienne de l’église est un chœur d’apparence massive, datant du xii^e siècle et couvert d’une voûte en berceau brisé. Au sud, une chapelle de plan carré ouvre sur ce chœur et constitue le rez-de-chaussée du clocher. Elle est couverte d’une voûte d’arêtes du xv^e siècle dont les retombées sont supportées par des culots sculptés soit de masques grotesques, soit de simples ornements. La nef, large de 8,5 mètres, est très longue. La date de 1763, gravée au-dessus de la porte d’entrée, indique l’époque de sa construction ou de sa réfection. Elle a été couverte d’un berceau de bois en 1880. Accolay est situé à 24 kilomètres au sud d’Auxerre, au bord de la Cure. Son sanctuaire présente un intérêt particulier pour l’histoire, car la localité (Accolacus) figure au nombre des trente-sept paroisses du diocèse d’Auxerre – probablement les plus anciennes – qui sont énumérées dans un règlement ayant pour auteur l’évêque Aunaire (572-603). Il est donc vraisemblable qu’une fouille permettrait de retrouver les restes de cette église du vi^e siècle, ou peut-être même antérieure à cette date. Quoi qu’il en soit, l’édifice actuel est un magnifique exemple de ce que peut réaliser une société de sauvegarde locale. Des concerts spirituels, des réunions, des spectacles divers ont procuré des fonds importants, tandis que des articles publiés dans la presse locale attiraient l’attention, les sympathies et les dons dans toute la région. La main-d’œuvre bénévole a été mise à contribution pour les premiers travaux.

Puis sont venues par deux fois des colonies de vacances de jeunes Hollandais consacrant une semaine aux travaux et une autre semaine à une visite approfondie de la région. De si fructueuses initiatives méritent assurément une aide de la Sauvegarde de l’Art français. Nous proposons une subvention de 20 000 F en spécifiant qu’une partie de cette somme devra être utilisée pour la remise en place, au fond de l’abside, de l’élégant retable du xvii^e siècle, déposé en raison des travaux.

J. H.