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Placée sous le vocable de saint Pierre, l’église est mentionnée pour la première fois en 1176, sous la forme ecclesiam de Chilleriis, dans une charte du chapitre cathédral de Sainte-Croix d’Orléans. Le seul élément ancien conservé actuellement qui pourrait éventuellement être rattaché à cette époque est la souche du clocher, surélevé à deux reprises. Dans l’œuvre, se confondant de nos jours avec la quatrième et dernière travée du collatéral nord, celui-ci occupe une position inhabituelle. Il pourrait avoir d’abord appartenu à une petite église romane de la fin du XIIe s., à clocher-porche ou, plus probablement, à clocher-chœur ; il aurait ensuite été incorporé, vers le début du XIIIe s., dans un édifice plus vaste et au parti plus ambitieux, moyennant une première surélévation.

À cette église gothique, dont subsistent le plan, à trois vaisseaux d’inégale largeur, et l’abside polygonale, se rattachent les trois portails en arc brisé de la façade occidentale et la majeure partie du collatéral sud, où les voûtes d’ogives à tores des deux premières travées et de l’absidiole retombent sur des colonnettes pourvues de chapiteaux à crochets. À la suite d’un sinistre, peut-être consécutif à la guerre de Cent Ans, particulièrement meurtrière dans la région, l’édifice a fait l’objet d’une importante campagne de reconstruction en deux phases, à l’occasion desquelles ses voûtes d’ogives ont été remises au goût du jour.

Entamés dans le courant du XVe s., les travaux ont d’abord concerné le chœur, les deux dernières travées de la nef et le bas-côté sud, dont les voûtes d’ogives refaites se caractérisent par des profils prismatiques et des chapiteaux sobrement moulurés. Puis, dans un second temps (fin du XVe ou début du XVIe s.), on s’est attaché à remodeler, dans un style quelque peu différent, le bas-côté nord et les deux premières travées de la nef (grandes arcades, voûtes à profils prismatiques retombant cette fois en pénétration dans les supports).

Enfin, l’absidiole qui terminait probablement le collatéral nord fut, au début du XVIe s., transformée en une chapelle funéraire de plan carré ; elle fut couverte, à cette occasion, de nouvelles voûtes d’ogives, plus basses que les précédentes ; les arrachements de ces dernières s’observent encore à l’extérieur.

En dépit des différentes campagnes de travaux dont elle porte témoignage et de sa silhouette plutôt massive de prime abord, l’église séduit, à l’intérieur, par ses vastes et harmonieuses proportions, ainsi que par son chœur, éclairé par des lancettes surmontées d’oculi.

Il ne subsiste pratiquement rien du mobilier et du décor anciens. Quelques vitraux de la fin du XIXe s. et du début du XXes. sont cependant dignes d’intérêt, notamment les deux verrières commémoratives offertes par le marquis Hippolyte-Marie de Romand (ancien maire de Chilleurs) à la suite du décès de deux de ses enfants, Jean (bas-côté nord, datée de 1900) et Germaine (chapelle funéraire nord-est, signée E. Lobin, Tours, et datée de 1920).

Pour la restauration de la façade ouest et la réfection partielle de la charpente de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé la somme de 10 000 € en 2012.

Gilles Blieck

Photos : G. Blieck

Le projet en images

Plan: M. Rouault, arch.