Le duc de Trévise est le fondateur de la Sauvegarde de l’Art Français. Il a créé notre association dans le contexte difficile de l’entre-deux guerres, pour contribuer à organiser la protection des édifices et des œuvres d’art de France contre leur départ à l’étranger, et pour permettre leur restauration et leur mise en valeur, à une époque où les structures en faveur du patrimoine étaient rares et peu efficaces.
Si aujourd’hui, les Américains financent la restauration du château de Versailles ou des œuvres d’art du Louvre, si de nouvelles structures de protection et de mise en valeur du patrimoine (architectes des bâtiments de France, conservateurs des Antiquités et objets d’art, fondation du patrimoine etc.) existent, c’est grâce à des personnalités telles que celles du duc de Trévise, qui ont consacré la plus grande partie de leur vie aux œuvres d’art françaises.
Avec lui, découvrons les premiers pas de la Sauvegarde, dans cet article rédigé par le 3ème président de la Sauvegarde, le général Charles de Cossé Brissac, à l’occasion des 60 ans de l’association.
Retour sur le passé : La présidence du duc de Trévise (1921-1946)
[…] [L’]origine relativement lointaine de la Sauvegarde de l’Art Français lui confère un certain droit d’aînesse parmi les associations similaires, constituées, depuis, pour se répartir entre elles les missions essentielles que se proposait la Sauvegarde : découvrir, protéger, réparer, exalter tous ces vestiges du passé artistique et culturel qui nous révèlent la lente maturation de notre civilisation.
Ce n’est donc pas nous targuer d’un orgueil excessif mais élémentaire justice rendue à nos prédécesseurs que de rappeler combien ils ont contribué à sensibiliser l’opinion publique à cette notion même de « patrimoine », au long de [toutes ces] années d’efforts méritoires, voire ingrats, suivis de réalisations efficaces.
Cette histoire des débuts de la Sauvegarde justifierait un ample volume, digne de s’insérer dans l’histoire culturelle de notre siècle. […] Nous nous limiterons donc, à regret, à décrire dans quel climat la Sauvegarde fit son apparition, à tenter d’esquisser le portrait de son fondateur, à jalonner, trop sommairement, hélas! les étapes et les résultats de son activité d’une guerre à l’autre.
[…] Triste situation que celle de nos trésors architecturaux et artistiques, disséminés dans nos provinces, au lendemain de la première guerre mondiale, … lire la suite