Remise des Prix Michel Laclotte 2022
Grâce à la Fondation pour l’Art et la Recherche, le prix Michel Laclotte a été créé en 2021 pour une période de cinq ans (2022-2026). Il est placé sous l’égide du Comité français d’histoire de l’art (CFHA).
Encourager les jeunes conservateurs
Le prix Michel Laclotte a pour ambition d’encourager les jeunes conservateurs et attachés de conservation dans leurs travaux.
Pour cette première édition, le jury a décerné le prix Michel Laclotte 2022 à :
- Corentin Dury, conservateur du patrimoine au musée des beaux-arts d’Orléans, pour le catalogue raisonné des peintures italiennes et hispaniques du musée de Tessé du Mans et l’exposition qui
l’accompagnait (déc. 2016- mai 2017) - Yohan Rimaud, conservateur du patrimoine au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, pour l’aménagement muséographique des collections de peinture dans le cadre de la rénovation du musée (nov. 2018).
Chaque lauréat a reçu la somme de 2500 euros.
DES prix remis à l’occasion de la journée hommage à Michel Laclotte au Louvre
Les prix ont été décerné le 22 avril en clôture de la journée organisée en hommage à Michel Laclotte à l’auditorium du Louvre. Jean-Pierre Babelon, membre de l’Institut, et Laurence des Cars, Présidente-Directrice du Musée du Louvre ont félicité les lauréats en insistant sur l’importance qu’accordait le conservateur à la transmission des savoirs.
Le jury du prix Michel Laclotte est composé de : Olivier Bonfait et Jean-Pierre Cuzin, présidents, et de Ariane Dor, Sylvie Ramond, Neville Rowley, Dominique Thiébaut, Christian Volle.
« De Florence à Séville, peintures espagnoles et italiennes du musée de Tessé » (26 novembre 2016 – 21 mai 2017) et son catalogue.
« Michel Laclotte fut l’instigateur de ce projet puisque c’est lui qui suggéra cette recherche en Master de l’École du Louvre et il en fut le directeur de recherche en première et en seconde année. L’exposition et le catalogue prennent en compte l’ensemble des tableaux italiens et hispaniques de la collection. L’exposition fut un temps de présentation pédagogique mettant en avant la richesse et la diversité de ce fonds dont le premier tableau chronologiquement est une œuvre des années 1310 de Pietro Lorenzetti et la plus tardive un Gandolfi de la toute fin du XVIIIe siècle. Des temps de visites commentées, notamment avec des personnes en situation de handicap visuel, furent proposés. Le catalogue contient une introduction faisant l’historique complet de la collection, avec notamment une analyse des différents catalogues et des accrochages qui se sont succédés du XIXe siècle à nos jours avec également la possibilité, grâce à des archives très complètes, d’une présentation approfondie de la vie des œuvres durant l’Occupation. L’essentiel du livre repose ensuite sur un corps de notices denses et le plus complètes possibles pour chaque œuvre de la collection. »
Corentin Dury
Conservateur du patrimoine – Chargé des collections anciennes
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
l’aménagement muséographique des collections de peinture du Musée des Beaux-Arts et d’archéologie de Besançon
« Penser un nouveau musée, tout du moins une grande partie de ses salles, c’est-à-dire penser l’articulation des collections, d’une architecture et d’un discours, est à n’en pas douter une grande chance et sans doute la plus exaltante des missions d’un conservateur autant qu’une étape importante dans la vie d’un musée. L’apport de Michel Laclotte à la fois par ses expositions et les rénovations qu’il supervisa, s’avère de ce point de vue essentiel pour tout jeune professionnel qui prend le temps d’un regard un peu attentif en arrière. À Besançon, le travail approfondi qui préparait le réaccrochage des collections du musée fut accompagné d’une ambitieuse campagne de restaurations ponctuée de nombreuses découvertes. La réflexion pratique qui a guidé l’accrochage s’est appuyée en premier lieu sur la nature des collections du musée, qui dépendent étroitement de la personnalité des donateurs du musée. Michel Laclotte connaissait intimement ces collections et y était sans doute particulièrement attaché à la fois par le statut singulier pour lui de l’Ivresse de Noé de Giovanni Bellini qu’il ancra définitivement dans le corpus du maître vénitien, ouvrant la voie à une relecture de la phase tardive de sa carrière, et par la collection de Georges et Adèle Besson. La donation de cette dernière, essentielle dans la constitution d’un fonds de peintures (et dessins) modernes à Besançon, suscita aussi un projet de rénovation et d’agrandissement qui fut confié à l’architecte Louis Miquel dans les années 1960. Celui-ci signa un geste moderniste dont la récente rénovation visait à restituer l’intégrité, mais aussi à lui donner une place entière dans le parcours de visite du musée et, au-delà, dans l’histoire de l’architecture. L’inscription d’une collection dans une architecture contraignante, problématique familière à Michel Laclotte, à la fois à la gare d’Orsay et au grand Louvre, a imposé une réflexion sur la place du visiteur, le rythme de sa visite et la déambulation spécifique à une architecture à la fois très permissive et contraignante. De même, du bon voisinage des peintures et des sculptures dans les mêmes espaces, nous avons voulu proposer une application à Besançon pour les XVIe, XVIIIe et XIXe siècles en particulier, tout en mettant en espace dans les salles du musée des questions d’histoire de l’art telles que la notion d’école en peinture, la problématique d’attribution ou l’histoire de la réception et du goût. »
Yohan Rimaud
Conservateur des collections beaux-arts
Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon
Michel Laclotte
Michel Laclotte, né le 27 octobre 1929 à Saint-Malo et mort le 10 août 2021 à Montauban, est un historien d’art et conservateur de musées français, spécialiste de la peinture française et italienne des XIVe et XVe
siècles.
Il a été en poste à l’Inspection des musées de province dirigée par Jean Vergnet-Ruiz avant d’être nommé en 1966, conservateur en chef du département des Peintures du Louvre. Il est à l’origine du Musée du Petit
Palais d’Avignon réunissant une partie des primitifs italiens de la collection Campana (1976). Après avoir dirigé l’équipe de préfiguration du musée d’Orsay jusqu’à son ouverture (1986), il a été président directeur du musée du Louvre où il mena le chantier du Grand Louvre (1987-1994). Il a présidé la mission de préfiguration de l’Institut national d’histoire de l’art entre 1995 et 2000. Il en a ensuite été le vice-président
du conseil scientifique ; il y a dirigé le programme Répertoire des peintures italiennes en France (RETIF). Il a enseigné à plusieurs reprises à l’École du Louvre et a été longtemps membre du Conseil exécutif du CFHA.