Prix 2018 de la Fondation d’Entreprise Michelin : deux œuvres récompensées
La Fondation d’Entreprise Michelin, partenaire du Plus Grand Musée de France
La Fondation d’Entreprise Michelin soutient la campagne du Plus Grand Musée de France depuis sa création en 2013. Chaque année, elle récompense d’un prix le travail des étudiants de Sciences Po et de la Sorbonne en faveur des richesses d’art de notre territoire.
L’engagement de la Fondation d’Entreprise Michelin, associé à celui des élèves de la France entière, a permis d’envoyer en restauration de nombreuses œuvres d’art. Ainsi, en 2014, une crucifixion d’une grande rareté, peinte par le maître Martin van Heemskerck, s’est vu attribuer le prix de la Fondation pour sa restauration. L’année suivante, une mise au tombeau réalisée par Dirk van Baburen et appartenant à la commune du Petit-Bornand-les-Glières (Haute-Savoie) a remporté la distinction.
En 2016, c’est la magnifique « Vierge de la Miséricorde » de Louis Bréa, située dans la chapelle des pénitents noirs de Nice, qui a retenu l’attention du jury. Enfin, l’année dernière, la surprenante peinture murale d’Ernest Boguet de l’église de Montbard a remporté l’adhésion des votants.
deux œuvres primées en 2018
Le prix 2018 de la Fondation d’Entreprise Michelin revêt cette année un caractère exceptionnel : pour la première fois depuis le lancement de la campagne du plus Grand Musée de France, deux œuvres ont été récompensées. Ce choix s’explique par la qualité artistique et l’intérêt historique des différents projets, ainsi que par le remarquable travail des équipes étudiantes engagées dans l’opération.
Le Christ aux liens, Église Saint-Maurice de Reims
Le Christ de Pitié de l’Église Saint-Maurice est le premier projet primé. L’œuvre du XVIe siècle émerveille par sa taille humaine, permettant une identification rare du visiteur avec le personnage du Christ en souffrance. Le condamné, dépouillé de sa tunique, s’apprête à subir le supplice de la crucifixion et son visage n’en est que plus marqué par la souffrance et la résignation. Ecaillé, les différentes couches indiquées par les traces de polychromie sur son corps témoignent de grossières retouches. Il s’agit par ailleurs d’un objet rare : il ne reste aujourd’hui que trois Christs de pitié en Champagne-Ardenne.
La station XIV du chemin de croix de Hoéville
La seconde œuvre d’art récompensée est la station XIV du chemin de croix de l’église Saint-Nicolas de Hoéville, petite commune de Meurthe-et-Moselle proche de Nancy.
Cette mise au tombeau a été réalisée par Heni Pinta en 1925. La gravité de la scène est soulignée par les ombres, qui plongent dans l’obscurité le visage de Saint Jean et le regard de Marie. Ce jeu de lumière permet également au peintre de faire la démonstration de son talent en matière de drapés.
La station est nichée dans un écrin de plâtre sculpté, formant un motif de tresses végétales faisant écho aux très beaux vitraux de l’église.
La « tendre intensité » qui marque cette mise au tombeau est caractéristique d’Henri Pinta, spécialiste de peinture religieuse et talentueux titulaire du prestigieux prix de Rome, qu’il obtient en 1884 grâce à son tableau Le serment de Brutus après la mort de Lucrèce, conservé à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Cette œuvre d’exception a souffert de la forte chaleur d’un fourneau à proximité. La toile brûlée et la peinture écaillée nécessitent une restauration de toute urgence.
Des restaurations imminentes
Grâce au prix de la Fondation d’Entreprise Michelin, au travail des étudiants et aux dons des généreux mécènes, les deux œuvres sélectionnées vont pouvoir être restaurées.
La campagne étudiante 2018 – 2019 du Plus Grand Musée de France va par ailleurs prochainement commencer. L’occasion de mettre en lumière de nouveaux trésors de nos communes pour les sauvegarder.