Un édifice exemplaire
A Mesnil-en-Ouche, dans l’Eure, l’église de Pierre Ronde, isolée depuis la disparition du hameau médiéval au sein duquel elle fut bâtie, délaissée par les habitants d’une commune réunie qui lui ont préféré l’église du bourg, désaffectée car sans usage, et enfin vendue à un particulier dans les années 60, est un exemple du sort désolant que subissent souvent les plus anciennes églises rurales de France.
Elle est aussi un exemple intéressant de ce qui arrivent à certaines d’entre elles, grâce à l’attachement qu’elles font parfois naître auprès d’hommes courageux et déterminés. Découverte par un jeune homme de 20 ans qui au milieu des ronces et des ruines a vu un trésor, elle a pu être sauvée d’un propriétaire d’autant moins en mesure de l’entretenir qu’il était mort depuis 15 ans dans la misère. Et pour finir elle a été rachetée par la municipalité qui l’avait vendu 30 ans auparavant.
Exemplaire aussi est la façon dont le projet a été mené par cet amoureux du patrimoine qui a su acquérir les compétences nécessaires pour restaurer avec respect un édifice dont le charme tient plus à son authenticité qu’à sa richesse.
En effet, une question demeure : comment mettre en valeur cet édifice désaffecté et perdu au milieu des champs ?
L’exemple, n’est-ce pas l’usage premier que cette église perdue au milieu des champs pourra trouver ? En effet, une question demeure : comment mettre en valeur cet édifice désaffecté et perdu au milieu des champs ? La qualité de la restauration des maçonneries et des enduits dont les plus anciens remontent au Xe siècle, la délicatesse avec laquelle ont été traités la charpente lambrissée et les peintures des charpentes, la qualité du panachage des tuiles anciennes, la particularité de ce clocher en essentes de chêne, apportent autant d’éléments d’études pour des étudiants, des architectes et des entreprises de restauration voulant travailler dans l’absolu respect du bâti ancien.
Un exemple de restauration en recherche d’une charpente lambrissé. La totalité des merrains subsistants ont été conservés et restaurés. De nouveaux merrains de chêne ont été posés en complément et teintés pour ne pas jurer avec les anciens. Les peintures des bois ont été restaurées mais aucun décor n’a été recréé.