LE PLUS GRAND MUSÉE DE FRANCE : Deux nouveaux projets étudiants primés

Cette année, les étudiants de l’INSEAC (Institut National Supérieur de l’Éducation Artistique et Culturelle) et de l’ESPI (École Supérieure des Professions Immobilières) ont pris part à la quatrième édition du « Plus Grand Musée de France », mené en partenariat avec la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de Loire. Soutenus par leurs professeurs, seize étudiants ont travaillé six mois durant pour identifier des œuvres d’art nécessitant une restauration et proposer, grâce à leurs compétences académiques, un projet de restauration et de médiation autour de l’œuvre choisie.

Le 21 mars dernier, tous les membres du projet se sont réunis à Orvault, siège de la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de Loire, pour découvrir les projets proposés par les 5 équipes étudiantes. Un jury, constitué des membres de la commission RSE de la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de Loire et de représentants de La Sauvegarde de l’Art Français, a ensuite sélectionné deux projets lauréats qui ont reçu un mécénat de 7 000 € chacun pour la restauration de leur œuvre.

Les membres du jury de la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de Loire réunis devant les étudiants pour l’annonce officielle des résultats le 21 mars dernier.

le petit patrimoine, vecteur de lien entre les générations pour les étudiants de l’INSEAC GUINGAMP

Marie-Pascale Ohua, Baptiste Rodde et Erell Broudic, étudiants de la formation BAC +1 « Agent d’accueil des publics de l’éducation artistique et culturelle » de l’INSEAC de Guingamp, ont choisi de travailler autour d’une statue chère aux habitants de la ville de Tréguier (22), symbole du lien qui unit les générations.

Cette statue du XVIIe siècle en tuffeau polychrome est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1978. Conservée sous le porche sud de la cathédrale Saint-Tugdual, elle souffre de nombreuses dégradations et nécessite une restauration complète.

Le projet de valorisation pensé par l’équipe gagnante de l’INSEAC

Le projet de valorisation de l’œuvre et de médiation a été soigneusement pensé par les étudiants comme un dialogue avec la ville et entre les générations. C’est précisément cela qui a séduit les membres du jury, également impressionnés par la créativité du projet.

C’est à travers des photographies disposées tout au long du parcours d’une promenade au cœur de la ville que la statue de la Vierge se dévoile détail après détail. L’objectif ? Susciter la curiosité des passants et visiteurs à travers cette ballade intitulée « Retrouve-moi » et pensée comme un jeu de piste, menant jusqu’à l’œuvre. En attirant l’œil, les étudiants souhaitent plus largement rétablir le lien entre les habitants de Tréguier et leurs trésors patrimoniaux, accessibles à tous gratuitement. Le projet est destiné à un public varié et transgénérationnel depuis l’école primaire et jusqu’au sein de l’EPHAD en mettant à disposition des photos d’archives du « Tréguier d’antan ».

Le projet de restauration de la statue bénéficiera du soutien financier de la CEBPL à hauteur de 7 000 euros et sera mis en œuvre par la Ville de Tréguier, impliquée depuis de nombreuses années dans la politique de valorisation, de restauration et de conservation de son patrimoine mobilier et immobilier.

Le projet de valorisation en détail

« Le Plus Grand Musée de France a été un projet très formateur que l’on va avoir du mal à lâcher…ce sont six mois de travail qui s’achèvent aujourd’hui mais nous sommes très heureux du résultat. » Erell Broudic, membre du groupe lauréat de l’INSEAC.

Les étudiants de l’ESPI nantes souhaitent FAIRE mieux CONNAITRE et aimer LES ARTISTES locaux

Fanny Toupin, Mélanie Vigouroux, Robin Bézier et Bilal Benali, étudiants en Master de l’École Supérieure des Professions Immobilières, ont choisi de sauver une œuvre au sujet original : un triptyque d’Armand Pavageau représentant des scènes de vie maraîchine. Ils ont su convaincre le jury grâce à un projet complet, pensé de la restauration jusqu’à la médiation auprès d’un public varié.

Défi relevé ! En sept minutes seulement, les étudiants ont présenté les besoins en restauration de leur oeuvre qu’ils ont choisi de défendre et détaillé leur projet de valorisation. Ci-dessus, le groupe lauréat de l’ESPI.

Commandé dans les années 1960 par la famille Lecompte, ce triptyque, réalisé par Armand Pavageau, a été offert à la ville en 2022. Formé initialement à Nantes puis à Paris, Pavageau est promis à un avenir brillant dès l’âge de trente ans : son talent lui permet d’exposer à plusieurs reprises à Nantes et dans la capitale. Au travers de ces tableaux, il transpose avec une touche d’humour la vie quotidienne et les coutumes des paysans des marais de son époque. Chaque tableau est ainsi pensé comme la représentation d’une étape de vie : Le baiser, Les noces et Le nouveau-né.

Classé d’intérêt régional pour sa valeur ethnologique, ce triptyque est aujourd’hui menacé par de nombreuses dégradations, nécessitant une restauration complète. Épaulés par les conservateurs des antiquités et objets d’art (CAOA), les étudiants ont eu l’opportunité de rencontrer Cloé Gaudin, une restauratrice locale. Cette dernière a estimé le coût total de restauration des trois panneaux à 6 600 euros.

Extrait de la présentation des étudiant de l’ESPI

Les étudiants du groupe B de l’ESPI ont surpris le jury par la pertinence de leur projet et par le professionnalisme dont ils ont fait preuve. L’étude approfondie de cette œuvre leur a fait prendre conscience de son potentiel comme support à l’éducation artistique et culturelle (EAC) auprès des scolaires. C’est donc tout naturellement qu’ils ont proposé à la commune de Machecoul-Saint-Même un programme clé en main et sur-mesure destiné à sensibiliser la jeunesse à l’Art via l’œuvre de Pavageau :

• Primaire : organisation d’une pièce de théâtre en trois actes suivant la narration des trois scènes de vie,
• Collège : sensibilisation des élèves au travail de restauration par des visites au sein de l’atelier et des cours thématiques autour des différentes techniques utilisées par les restaurateurs,
• Lycée : organisation de cours de théâtre, d’histoire de l’art, de français ou encore d’informatique en lien avec le sujet.

L’équipe a par ailleurs imaginé des activités complémentaires pour les habitants et les visiteurs :

• Mise en place d’une exposition et une reproduction photographique des tableaux destinées à un accrochage extérieur,
• Sensibilisation à la restauration via des conférences et ateliers adaptés en fonction du public.

Le projet de valorisation auprès des lycéens.